mardi 13 décembre 2011

J moins cinquante-trois jours...

A deux mois de l'ouverture de l'exposition - 11 février 2012 -, je passe prendre la température dans les services du musée travaillant pour la préparation de l'expo. Côté publication, l'ambiance est plutôt sereine. Le Bon A tirer validé, le catalogue sera bientôt sous presse. Avant celà, il a fallu corriger l'ensemble des textes. C'est à Evelyne, la responsable du service des éditions, à qui incombe cette lourde tâche. Mais parce qu'un catalogue d'expo rime aussi avec images, Aurélien me montre le travail effectué avec Dominique, le photograveur de l'Atelier graphique Tag. Il ne s'agit pas de retoucher les photographies par pur souci esthétique; le mot d'ordre est la lisibilité. C'est le sujet qui prime. Un exemple : le cliché des bateaux-lavoirs. L'objectif étant de montrer le travail des lavandières, le photograveur devair éclaircir la zone montrant cette activité. A droite, le cliché avant les retouches -bombardé de post-it par Aurélien-, à gauche, les corrections réalisées par Dominique. La différence entre les deux clichés est flagrante.
A présent, un petit tour du côté de chez mes collègues en lien avec les scénographes et graphiste. Sans surprise, l'ambiance est beaucoup moins zen...
Lecture-Corrections-Validations-ReCorrections-Revalidation-ReRelecture...Ce sont l'ensemble des textes de l'exposition qu'Evelyne et Réjane doivent relire et corriger. Mais pas seulement. Il y a aussi les images. Beaucoup d'originaux -comme les cartes postales- sont en effet reproduites, notamment sur les kakémonos. Et les objets...Ont-ils bien été tous placés ? Les dimensions ont-elles bien été prises en compte ?
Parallèlement aux textes, le plan est passé au peigne fin...Il faut terminer avant la fin de l'année...Certains collègues stressent. En tant que "spectatrice", je souris...C'est toujours le même scénario...Le même stress mais au final, tout se passe bien. Allez, courage !

jeudi 1 décembre 2011

Une image pour l'affiche

Il y a des images comme ça. Quoique vous proposiez, à coup sûr, elle remportera tous les suffrages. Une image "coup de coeur" en quelque sorte.
L'image de l'ouvrière de l'usine LU en train de sertir une tin box est de celle-là.
Inscrite dans l'histoire -datée de la première moitié du 20e siècle- sans l'être de trop -il s'agit d'une ouvrière d'usine et non d'une lavandière -au hasard..., cette photographie parait répondre à la difficulté inhérente à notre expo en matière de communication.
En effet, l'enjeu pour la future affiche sera de montrer au public que l'exposition "Nantaises au travail" traite certes du passé mais pas que...la dimension contemporaine est en effet très présente dans l'exposition. Mais plus que tout, l'image de la sertisseuse de LU est belle.
C'est ce qui explique qu'elle a été choisie pour orner la couverture du catalogue de l'exposition.
C'est ce qui explique qu'elle a de nouveau été choisie pour illustrer la future affiche.Pourtant, l'entreprise Double-Mixte -l'agence de communication du musée- avait bien proposé de travailler sur une autre image de l'exposition, une photographie... d'une ouvrière d'usine. Elle avait emballé certaines collègues. Mais au cours de la présentation des premières moutures de l'affiche par Double-Mixte, le doute n'est plus permis; assurément, comme souvent, le premier choix était le bon.
Et parcequ'une affiche, ce n'est pas seulement une image, au cours de cette réunion, les tergiversations sont nombreuses. Il y a Laëtitia et Barbara de l'entreprise Double-Mixte, Stéphanie et Marie, du service communication, Krystel, la commissaire de l'expo et Nathalie, la graphiste de l'expo. Et aussi Pierre, le responsable du service Expo -invisible sur le cliché car parfois missionné photographe du blog...
Au cours de cette réunion, ça échange autour du graphisme. "Lettrages pleins ou en défonce ?". "Ça ne fait pas un peu trop affiche militante, là ?". Ça discute sur les couleurs. "Du noir, du jaune ou plutôt du rouge ?". "Plusieurs ou une seule couleur ?". Parfois, ça va même au-delà. "Et si on ajoutait un point d'interrogation à la fin du titre ?".
Bref, on déballe, parfois, on s'emballe pour finalement revenir sur la photographie de la sertisseuse LU, parce que décidément, elle est très esthétique. Merci aux Archives-Départementales de Loire-Atlantique - les détenteurs de l'image !

vendredi 18 novembre 2011

Une performance d'écriture au musée



La façade sur cour du bâtiment du Harnachement : c'est elle qui a finalement séduit l'artiste nantaise Delphine Bretesché. Au total, ce sont près de mille vitres que l'artiste propose de recouvrir de lettres à l'aide d'une craie liquide blanche. Ecrire d'une manière répétitive une seule et même phrase en écrivant trois lettres par carreau, une véritable performance. Une performance artistique. Une performance d'écriture. Il s'agira "d'un maillage en cursive où la phrase inlassablement répétée s'inspire d'injonctions des grandes surfaces commerciales", dixit Delphine Bretesché. Et si l'artiste est coutumière de ce type d'action, les dimensions titanesques du support sont plus inhabituelles...

Pour l'artiste, animer une façade si austère représente une véritable gageure. Et c'est vêtue d'un bleu de travail -non, ceci n'est pas un détail- que Delphine viendra chaque matin durant six jours, du 11 au 17 février 2012, "travailler au Château". Partager le quotidien du personnel du musée fait aussi partie de l'aventure -mes collègues ne s'étonneront donc pas de la croiser au réfectoire à l'heure du déjeuner...


Mais avant celà, il faudra préparer son arrivée et pour celà trouver des escabeaux. Beaucoup d'escabeaux. Si possible presque autant d'escabeaux qu'il y a de fenêtres sur un niveau -soit de dix à douze fenêtres -avis aux prêteurs ! Car c'est depuis l'intérieur du bâtiment que l'artiste écrira. A l'envers. Cela va de soi. Sans quoi, nous ne pourrions pas lire. Avouez que ce serait plutôt dommage. D'au tan tqu eDe lph ine nen ous fac ili ter adé jàp asl atâ che.. Une phrase répétitive dont la trame de lecture ne dépend que des fenêtres. Un vrai faux méli-mélo. Un peu comme "Ilo veyou", le titre du nouvel album de Camille MAIS EN BEAUCOUP PLUS DIFFICILE..

mardi 8 novembre 2011

Une scénographie en cours de validation

Vendredi dernier l'Avant Projet Définitif -APD- de la scénographie de l'exposition Nantaises au travail a été présenté au musée par Laurence, Clément et Nathalie, le regroupement des scénographes et graphistes.
Cela n'a pas été facile. Il y avait beaucoup d'objets. Il a fallu tout caser. Le bâtiment du Harnachement n'est pas extensible.
En supprimer, c'est une idée. Mais pas la brouette des lavandières. Krystel y tient.
Il y a eu pas mal de tergiversations.
A présent, chacun des acteurs des différents services du musée -technique et publics- est invité à transmettre ses remarques concernant ce projet de scénographie. Parmi eux, il y a David, la personne ressources pour les publics handicapés. Le parcours garantit-il un accès facile aux personnes à mobilité réduite ? Et la brouette des lavandières ? Rassurez-vous, elle est toujours là. Non loin, sur une table, il y aura aussi des battoirs. Des battoirs de lavandières.
Des tables en guise de vitrines et des kakémonos -supports suspendus sur des cables- voilà pour les deux grands principes scénographiques.
Les tables pour l'horizontalité, en écho aux tables d'atelier, lignes de montage, bureau d'enseignante ou table de réunion...
Les kakémonos pour la verticalité, "inspirés du travail des lavandières, de l'activité des bateaux lavoirs nantais et de manière générale de tous les métiers féminins liés aux étoffes".
Non, rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une exposition sur les lavandières mais bien d'une exposition sur les Nantaises au travail du 18e à nos jours.
Sur ces kakémonos seront reproduits en format XXL d'anciennes photographies et cartes postales.
Et pour parfaire l'ambiance, rien de tel que les couleurs. Une nouvelle palette a été définie, plus douce que la première, plus en adéquation avec le monde du travail. Exit le rose et le rouge flashy. Place au vert gris et au violet pastel.
"Elégant". Voilà comment Krystel a qualifié ce projet lors de sa présentation auprès de Delphine Bretesché.
Delphine est artiste. A l'occasion de l'exposition, elle viendra "travailler au château" -selon sa propre expression. Patience. Vous en saurez plus la semaine prochaine. Merci et à bientôt.

jeudi 13 octobre 2011

Ramener chez soi un p'tit bout de l'expo..


"Des auteures et des artistes femmes".
Ça y est ! Maïté et Stéphanie m'exposent l'orientation qu'elles souhaitent donner à la librarie-boutique le temps de l'exposition "Nantaises au travail".
Ce lieu devenu un passage incontournable du musée ne doit pas décevoir le public. Chacun doit y trouver son compte. Certes. Mais pas seulement. Et c'est là, peut-être, une spécificité d'une librairie-boutique de musée : celle-ci doit être capable de prendre des partis pris quitte à décevoir un certain public- sans viser personne...
L'orientation prise, il ne reste plus pour Maïté qu'à sélectionner les ouvrages écrits par des femmes; et supprimer un sexe ne complique pas forcément la tâche : la matière reste dense. Plus particulièrement, un genre s'avère très hasardeux : celui qui touche à l'humour sur les inégalités hommes-femmes. La difficulté pour Maïté et Stéphanie est de sélectionner les écrivaines et les artistes qui défendent les femmes avec humour de manière subtile...
Et là, j'ai posé le doigt où ça fait mal...
"Chaque exposition comporte sa difficulté", souligne Stéphanie. " Ainsi, pour l'exposition "Soie et Canon", c'est la quantité des "beaux" objets qui m'a posée problème pour sélectionner les visuels".
Pour Stéphanie, la "Madame objet" de la librairie-boutique, il ne s'agit pas de se tromper...L'enjeu est grand puisqu'il s'agit des images que tout visiteur qui se respecte recherche à la fin de l'exposition afin de ramener chez lui un souvenir de son objet "coup de coeur" via les cartes postales, magnets et badges...
Quant à ramener chez moi un objet décalé de l'expo ? Pourquoi pas...Je fais confiance à Stéphanie pour éviter de tomber dans le piège de la vulgarité. L'affaire semble délicate...Nous la suivrons de près. Promis !

lundi 3 octobre 2011

La grande entrée en scène

Quinze jours que je n'ai rien écrit...Ce ne sont pourtant pas les sujets qui manquent. Hier, le service des publics, aujourd'hui, le service communication, demain, la librairie-boutique, après-demain, le service technique...Ça y est, pour les "Nantaises au travail", toute l'équipe du musée semble entrer en scène ! Et la réunion programmée jeudi dernier n'a fait que me confirmer cette impression...Krystel, Pierre, Réjane, Laurence, Christian, David, Candice, Aurélien, Steffie, Stéphanie, Christophe...Ils étaient tous là !
Et voilà qu'à présent, je ne sais plus où donner de la tête. Pourtant, il me faut bien démarrer cette histoire...

Honneur au service des publics ! Car que serait une exposition sans public ? "Ce serait comme un gâteau au chocolat sans chocolat", dixit Claude Ponti dans "Blaise et le château d'Anne Hiversaire"- pardon, il est midi-.
J'ai donc rencontré Laurence, la responsable du service ULTRA important car missionné pour concevoir un programme d'activités qui doit satisfaire le mieux possible à tous les publics : des très-très jeunes aux moins jeunes.
La tâche n'est pas aisée d'autant que parmi ceux-ci, certains viendront seuls, d'autres accompagnés (groupes scolaires, associatifs, entreprises...). A chacune de ces différentes pratiques doivent répondre différentes formes de visites : ateliers, visites guidées, circuit-enfants pour les familles en visite libre, et même "projets sur mesure" !
Laurence m'avait prévenue : elle ne peut pas me donner d'information précise, "c'est le démarrage"... Son équipe dans les starting-block, il ne lui reste plus à présent, qu'à activer son réseau : acteurs sociaux (ACCORD), enseignants détachés, collègues de la Direction Générale à la Culture de la Ville...Autant de personnes à rencontrer, autant de réunions de programmées. Laurence m'énumère les dates...Ça me donne le tournis. "Tu pourras venir" me propose-t-elle poliment. Moi qui ne savais déjà plus où donner de la tête...

jeudi 15 septembre 2011

"Petit dico machiste des femmes au travail"

Auteure d'une pièce de théâtre "Elégie"*, Louise Courtin s'est essayée à une toute autre forme d'écriture pour le musée. Et si la commande a été quelque peu détournée -il s'agissait au départ de créer un dialogue-, c'est pour mieux répondre à l'objectif demandé : introduire l'expo avec légèreté et intelligence de manière à donner à réfléchir au visiteur. Rire de préjugés machistes afin de mieux les mettre à mal ...Tout un programme.
Craignant l'effet "brèves de comptoir" et son style lourdaud -pardon, c'est quasi un pléonasme-, Louise a donc préféré proposer son "Petit dico machiste des femmes au travail".
Parmi les trente-huit définitions, on y trouve pêle-mêle des corps de métiers -infirmière, assistante sociale, collaboratrice de chantier, secrétaire-, des mots exclusivement réservés aux femmes -tampon, menstruations- et aussi des termes exclusivement féminins aux yeux des machistes -ragots, salade, mi-temps-.La principale source d'inspiration de Louise ? Les discussions avec des femmes qui travaillent. Souvent des amies. Elle m'avoue avoir été étonnée de la dureté de certains propos révélés.
C'est drôle tout en chatouillant là où ça fait mal...L'apparence de banalité de certains propos déconcerte souvent. Des préjugés tant entendus qu'ils relèveraient presque de l'ordre du réflexe. Pour sûr, ça donne à réfléchir !
Le texte écrit, il reste à présent à procéder au casting des voix... pour l'enregistrement. Pas de lecture en direct...Souvenez-vous, ces textes seront diffusés en boucle dans la cage d'escalier.
Hommes et femmes sensibles à tout préjugé machiste préparez vos boules quies !
Retrouvez Louise sur son blog. http://louisecourtin.blogspot.com/2011/08/un-blog-un.html


*Louise Courtin, Elégie. L'instant théâtral, L'Harmattan, 2011.

vendredi 9 septembre 2011

La scéno hors les murs...

Scénographier les salles d'exposition, c'est bien mais ça ne suffit pas. Au yeux de l'équipe du musée, la cour du château est un espace qu'il convient aussi d'exploiter afin d'inviter le visiteur, dès son entrée dans la cour, à découvrir les expositions temporaires.
Depuis quelques années, la cour est ainsi mise en scène. Pour "La Soie et le Canon", le scénographe Cyril Breteaud invitait les visiteurs à se reposer sur des petits kiosques ornés de lampions rouges.

Quant à la façade du bâtiment où sont présentées les expositions temporaires, elle est souvent relookée. Hier, un immense dragon rouge; aujourd'hui des portraits géants d'hommes et de femmes venus d'ailleurs. "Entrez, venez découvrir mon histoire", semblent-ils nous dire...
Et justement, si on entrait !
Dans cet imposant bâtiment du 18e siècle -appelé le Harnachement-, il faut prendre le monumental escalier pour visiter les "grandes" expositions.
Depuis l'accueil jusqu'aux premier et deuxième étages, on compte plusieurs espaces de circulation. Autant de "vides", que le musée tente de personnaliser à chaque exposition. La chose n'est pas facile car pour des raisons de sécurité, le scénographe est soumis à des règles drastiques : il ne s'agit pas de créer des "bouchons".


Et c'est par le son que le ton est souvent donné dans la cage d'escalier. Pour l'exposition "Miroir, mon beau miroir", une immense "chaussette de diffusion sonore " -baptisée ainsi par mes collègues- diffusait la chanson de Serge Gainsbourg "Aux armes et caetara".
C'est ce même esprit de légèreté et d'humour un peu décalé que le musée souhaite rendre pour "Nantaises au travail" en faisant appel à une jeune auteure, Louise Courtin. A la fois drôle et percutant, son "Petit dico machiste des femmes au travail" risque d'en surprendre plus d'un ...et plus d'une. Bientôt, je rencontre Louise. Patience...

vendredi 2 septembre 2011

Mise en scène ? Première !

Soigneusement sélectionnés et préparés, les objets du musée pourront bientôt intégrer un nouvel espace. Bientôt, dis-je ! Là, j'avoue m'emballer un peu. C'est que je viens de découvrir les esquisses dessinées par la scénographe Laurence Chabot...

La graphiste Nathalie Fonteneau s'est jointe à elle pour proposer au musée un beau projet. Krystel a tout de suite été enthousiaste. Laurence Chabot n'est pas une inconnue pour l'équipe du musée; elle est l'auteure des panneaux didactiques du parcours patrimoine de la ville de Nantes. Toutefois, réaliser la scénographie d'une exposition au château est une première pour ces deux femmes. Elles auront en charge non seulement sa conception mais aussi sa réalisation. On appelle celà une "Exposition en conception-réalisation" : la scénographe arrive avec son équipe (graphiste notamment) et son entreprise de réalisation. Comme je vous le disais, le cahier des charges imposait aux candidats à l'appel d'offres de conserver certaines structures scénographiques de l'actuelle exposition "Nantais Venus d'Ailleurs".

Aujourd'hui, fin du suspens ! Le principal élément conservé sera ....la cimaise courbe. La grande cimaise noire en fin de parcours. L'avez-vous bien vue ? Il y a fort à parier en effet que son nouvel habillage graphique modifiera sa perception. Cette évolution vous intéresse ? Je vous dis alors, à très bientôt !

lundi 22 août 2011

Se faire beau pour le jour J



A six mois de l'ouverture de l'exposition, il est temps de vérifier l'état des objets du musée. C'est aux régisseuses d'évaluer s'ils sont présentables. S'ils ne le sont pas, deux cas de figure se présentent. Dans le cas extrême, les objets sont envoyés chez un restaurateur professionnel agréé patrimoine des musées publics. Mais fort heureusement, le plus souvent, un simple nettoyage suffit.

Dans les réserves, je retrouve Eva en pleine action de nettoyage. L'objet de toutes ses attentions est un tabouret, un tabouret de ferblantière provenant de l'usine Lefèvre-Utile. Krystel l'a sélectionné pour illustrer la section consacrée au travail des femmes dans l'industrie agro-alimentaire, durant la première moitié du 20e siècle. Celui-ci prendra place parmi des photographies d'intérieurs d'usines de biscuits et de boîtes de biscuits en fer-blanc LU.



Munie d'un pinceau, Eva applique un traitement spécial cuir sur l'assise du siège. Avant celà, elle l'avait dépoussiéré à l'aide d'un aspirateur équipé de toutes petites brosses. Une heure après, je repasse voir le résultat. Satisfaite Eva ? "Oui, dans la mesure où je pense l'avoir rendu présentable". Mission accomplie donc. Merci Eva, à très bientôt.

lundi 1 août 2011

De nouvelles recherches documentaires ?

Dans un coin du château, une collègue entreprend de nouvelles recherches documentaires pour l'exposition "Nantaises au travail". Pourquoi de tels travaux alors que les textes sont rédigés ? Je décide d'élucider ce mystère en allant rendre visite à Marie.

Une fois la cour du château traversée, j'entre à l'intérieur du musée. A l'accueil, c'est à peine si je prends le temps d'adresser un signe de la main aux hôtesses que déjà, je descends quatre à quatre les marches de l'escalier qui mène vers le centre de documentation. C'est là que je trouve Marie.

Responsable du centre, elle est aussi documentaliste du service des publics. A ce jour, c'est à ce titre qu'elle intervient pour l'exposition. Assurément, l'objet de ses recherches diffère de celui dévolu à l'atelier Nantes-Histoire (http://nantaisesautravail.blogspot.com/2011_03_01_archive.html). Il s'agit pour elle, de fournir les ressources nécessaires aux collègues du service des publics afin de les aider à concevoir les animations. Ouvrages de littérature jeunesse, documentation récoltée sur le web et outils pédagogiques divers recueillis auprès d'autres musées s'amoncellent sur son bureau.

Marie avoue avoir été étonnée de trouver autant d'études qui s'intéressent à la question du sexisme dans la littérature enfantine. Toutes pointent du doigt la persistance de stéréotypes. La grande majorité des super-héros sont des garçons. Et les clichés de la femme passive qui attend le prince charmant demeurent. Pourtant, on peut se réjouir de trouver des livres à contre-courant de ces modèles. Les princesses se rebellent ! Elles sortent de leur château; partent chasser le dragon. Elles ont d'autres chats à fouetter que de se marier. Certaines, même, préfèrent se marier à une fée*.

*Renardy L., Lamour-Crochet C., La révolte des princesses, Alice édition, 2011 - Munsch R., Martchenko M., La princesse et le dragon, Editions Talents-Hauts 2005 -Aymon G., La princesse Rose Praline, Editions Talents-Hauts, 2010 - Brière-Haquet A., Larchevêque L., La princesse qui n'aimait pas les princes, Actes Sud Junior, 2010.

lundi 25 juillet 2011

Le double décimètre...

J'en étais donc à la scénographie. Avant de vous dévoiler le nom du scénographe choisi, suivre Réjane aux Archives Municipales m'a paru opportun. Cette institution nantaise, avec qui le musée travaille systématiquement, prête de nombreux documents pour l'exposition Nantaises au travail. Il y a deux semaines de celà, Réjane devait y retrouver Véronique Guitton. Je l'ai donc accompagnée.

Véronique est directrice des Archives Municipales. Leur réunion de travail s'est un peu éternisée. Quatre heures... Quatre heures pour résoudre les derniers problèmes concernant la liste des prêts de documents demandés par le Château. Avouez que le jeu en valait la chandelle !

Peut-être vous demandez-vous en quoi ces problèmes peuvent-ils bien concerner la scénographie ?

Et c'est là qu'intervient un objet capital, j'ai nommé : le double décimètre ! Regardez-bien, on peut l'apercevoir sur la photographie. ..

A ce stade de la préparation de l'exposition, il s'agit en effet de donner au scénographe des dimensions précises des photographies, cartes postales, affiches et autres documents. Aucune erreur n'est permise !

Quatre heures donc pour vérifier des dimensions, mais pas seulement. Ce serait trop simple. Car avant celà, encore faut-il retrouver les documents souhaités. Et c'est là que le bât blesse ! Des petites erreurs dans les relevés de certains numéros d'inventaire des documents ont un peu compliqué la tâche de nos deux actrices du jour.

Un mauvais moment à passer, et pffuit, on en parle plus ? L'expérience me permet malheureusement d'en douter... Lors des montages des expositions, les surprises ne sont pas rares. J'aurai sûrement l'occasion d'y revenir...

mercredi 13 juillet 2011

De la Vierge à Marie...

-Les Nantaises au travail dans le musée, ça t'évoque quelque chose ?
Sans réelle surprise, Candice me cite Anne de Bretagne.
Candice est médiatrice au musée. Et si ma question la déconcerte un peu c'est que ce thème est quasi inexistant au musée.
-Hormis les battoirs des lavandières et une photographie d'ouvriers et ouvrières de l'usine LU, je ne vois pas quel autre objet te montrer.
Et plutôt que ceux-ci, Candice préfère me montrer l'image d'une autre femme. Plus représentative du musée selon elle. C'est donc d'un pas décidé qu'elle me conduit jusqu'à la salle 10.
Sur notre droite, un tableau peint. Un portrait d'une femme. Pour une publicité ! Une surprise ?
Candice, dans son rôle de médiatrice : "Cette femme, peinte par Hippolyte Berteaux pour la biscuiterie LU, se réfère aux représentations traditionnelles de la Vierge". "Rien que ça !", murmurais-je.
-Le thème des Nantaises au travail n'est-il donc jamais abordé dans le musée ?
Candice réfléchit à voix haute : "La femme, la femme dans le musée". Puis, soudainement. "La visite sur Marie ! " .
"Encore une histoire de Vierge !", pensais-je.
Candice poursuit. "Marie est ouvrière à l'usine LU. Pour les groupes scolaires, on propose une visite sur son histoire. Histoire somme toute fictive, mais qui aurait très bien pu avoir existé. A travers elle, on évoque la vie quotidienne d'une ouvrière au 19e siècle. Marie voudrait une promotion. Elle se verrait bien contremaître.
-Et alors, elle réussit ?
-On ne devait pas plutôt parler du rôle d'un médiateur-référent d'exposition ?
-Ah, oui ? Peut-être bien... On se revoit quand ?

vendredi 8 juillet 2011

Rétroplanning pour une expo

Depuis peu, un nouvel objet "tamponné" excel se diffuse au sein des services du musée. Ce tableau a pour but de mieux organiser l'implication des divers acteurs au sein de chaque projet d'exposition.

Chaque étape de la préparation d'une exposition est ainsi rigoureusement listée. Suivant l'ampleur du projet, certaines activités peuvent être conçues en interne ou bien en externe. Ainsi en est-il par exemple, de la scénographie et de la publication. Le rétroplanning diffère, alors. Au vue de la complexité de certains tableaux, -il existe même des onglets par service !-, on perçoit d'emblée l'étendue des acteurs impliqués dans chacun des projets.

A huit mois de l'inauguration de "Nantaises au travail", que peut-on y lire ?

Un peu à court d'idée pour le blog, j'avoue avoir bon espoir que celui-ci me donne un petit coup de pouce. Je l'ouvre. Dans la colonne "JUILLET" : quatre rectangles violets me renvoient vers LES deux tâches "stars" du mois : la publication et la scénographie.

Mais, oui. Je le tiens mon sujet ! L'analyse des offres de la scénographie ! Et dire, que je l'oubliais. Promis. Je m'informe illico et vous tiens au courant prochainement. Ciao !

vendredi 1 juillet 2011

Une affaire de sensibilisation

"Elégante". D'emblée, c'est le terme qui me vient à l'esprit pour qualifier la maquette du catalogue de l'exposition "Nantaises au travail". Aurélien m'explique comment il l'a conçue.

-Sur la couverture, les deux images sont très esthétiques. Elles attirent le regard. Comment les as-tu choisies ?
-Très vite, la photographie de Floresca Guépin par Disdéri s'est imposée. Je la trouve très forte. J'en suis tombé amoureux !
-Cette force l'est d'autant plus, qu'il s'agit d'un personnage important de l'histoire nantaise, non ?
-Oui. Floresca Guépin était une pionnière de la reconnaissance des droits à l'instruction des femmes. Elle est à l'origine de la fondation du lycée Vial, à Nantes.
-Et le second cliché, de qui s'agi-il ?
-D'une sertisseuse de boîtes LU. Ces deux images illustrent deux notions de l'exposition : le travail des femmes en usine et leur émancipation grâce à l'enseignement.
-Je me souviens t'avoir entendu dire que tu adores le papier. Sur cette maquette, leur sélection n'est pas perceptible. Tu veux bien nous en dire deux mots ?
-Avec plaisir ! Deux papiers seront utilisés. L'"Oikos" et le "Savile row plain". Les pages intérieures de l'ouvrage seront imprimées sur le premier. Il s'agit d'un papier recyclé à seulement 50%; c'est ce qui explique sa blancheur, tout en conservant des traces de bois. C'est ce qui me plait. Je ne voulais pas de papier couché. Pour un thème sur le travail, un papier au toucher particulier était pour moi essentiel.

Aurélien me tend deux échantillons de papier. Je touche. J'avoue : ça ne m'évoque pas grand chose... Peut-être que d'assister à l'impression de l'ouvrage me sensibiliserait à cette question ? Aurélien me voit venir...Il est d'accord ! Merci !

jeudi 23 juin 2011

C'était la dernière séance...

Jeudi 19 mai avait lieu la dernière séance de travail avec des membres de l'association Nantes-Histoire. Trois personnes de l'AURAN étaient là pour présenter leur étude. Ce travail de statistiques, commandé par le Musée pour l'exposition, est basé sur un croisement de différentes sources collectées lors de leurs propres enquêtes (ex : étude sur la mobilité dans l'agglomération nantaise) et auprès de partenaires comme l'INSEE et les syndicats professionnels de l'agglomération.

Ce rendez-vous clôturait les réunions de travail avec nos partenaires mises en place pour élaborer le contenu scientifique de l'exposition. Une collaboration enrichissante et stimulante pour l'AURAN, à en croire Patrick Pailloux, directeur d'études, qui avoue aborder certaines études d'une manière un peu différente depuis cette collaboration. La question du genre s'impose aujourd'hui naturellement dans certains travaux. Krystel sourit. L'un des objectifs de l'exposition semble déjà atteint : celui d'ouvir le débat sur la place des femmes dans la société française.

dimanche 19 juin 2011

Les expositions sous le signe de la récup'

Si la question du genre n'est pas un thème probant pour lier l'exposition "Nantais venus d'ailleurs" à "Nantaises au travail", j'en tiens un, imparable celui-là, la scénographie !

Les scénographes qui concourent à l'appel d'offres doivent plancher sur un nouvel élément ajouté au cahier des charges : utiliser les éléments scénographiques de "Nantais venus d'ailleurs" dans l'exposition "Nantaises au travail". A l'issue d'une exposition, c'en est fini des montagnes de déchets, l'heure est à la récup' !

Cette idée n'est pas entièrement nouvelle au musée. D'ailleurs, dans l'exposition actuelle, on peut voir des vitrines créées à partir de matériaux récupérés lors du démontage de l'exposition précédente, "La soie et le canon" (cf. photo ci-dessus).

Comment les scénographes vont-ils s'y prendre ? Sans tout vous dévoiler, je pourrai peut-être vous en toucher deux ou trois mots très prochainement; le scénographe sera sélectionné dans quelques jours.

Et si vous souhaitez, en février prochain, vous amuser à retrouver les structures de l'ancienne exposition dans la nouvelle, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

vendredi 10 juin 2011

La question du genre

Une question me taraude l'esprit. La question du genre a-t-elle été prise en compte lors de la conception de l'exposition qui a lieu en ce moment au château, "Nantais venus d'ailleurs" ?

Vite. J'appelle Agathe, commissaire de l'exposition. Un peu surprise, Agathe me répond que cette question est secondaire pour elle. Ce qui l'intéresse, c'est "l'expérience migratoire" en tant que telle. Homme ou femme ? Ce n'est pas le sujet.

Dans l'exposition "Nantais venus d'ailleurs", la question de la part des femmes dans l'immigration à Nantes n'est donc pas abordée.

Cependant, à travers le témoignage de Jozefa Jaworska, Maria Dorinda Dos Santos et Hacer Karatas, j'ai pu deviner le phénomène. Le plus souvent, les femmes ont émigré pour rejoindre leurs parents ou conjoint. L'immigration de travail était surtout celle d'hommes jeunes.

Et aujourd'hui ? Agathe m'apprend que depuis plusieurs décennies, la migration féminine évolue : elle croît et les femmes, en particulier de jeunes célibataires, partent seules à l'étranger pour trouver du travail. Cette évolution est-elle perceptible dans l'exposition ?

Agathe me regarde avec de drôles de yeux. L'exposition "Nantaises au travail" me monterait-elle à la tête ? "

mardi 31 mai 2011

Ambiance d'un tournage

Couëron, vendredi 1e avril, 15 h 00. Une équipe de tournage envahit la maison de Carmen. Secrétaire au chômage, Carmen va témoigner de sa difficulté à retrouver du travail suite à son arrêt maladie en raison d'un cancer du sein.
Après une rapide visite des pièces, Christophe, le réalisateur du film, a jeté son dévolu sur la cuisine comme lieu de tournage. L'équipe peut s'installer. Martin et Bertrand, l'ingénieur du son et le caméraman, positionnent leur matériel. Christophe place Krystel et Carmen autour de la table. Bertrand ajuste l'éclairage à l'aide d'une "boîte à lumière". Martin, lui, écoute un essai d'enregistrement. Cela ne lui convient pas encore. Pendant ce temps, Krystel rassure Carmen. "Il vous suffit juste de raconter votre histoire de la même manière que l'autre jour et ce sera parfait". Anne sourit à Carmen. "Le plus long, c'est la préparation", indique-t-elle. C'est alors que Christophe se tourne vers elles. "C'est ok pour vous ?". Puis le regard vers Bertrand et Martin : "On va pouvoir y aller ! SILENCE, ON TOURNE !".
Il est 15 h 45, Krystel pose la première question. Une demi-heure plus tard, l'interview s'achève. Krystel s'assure auprès de Christophe que rien n'a été oublié. Puis, s'adressant à Anne : "tu vois autre chose ?".
Un mouchoir à la main, Anne est visiblement émue par le témoignage de Carmen. Il est 16 h 30, sur le chemin du retour, dans la voiture, l'ambiance est moins légère qu'à l'aller.

jeudi 26 mai 2011

Des témoignages, pour quoi faire ?

Aïcha, Annie, Cécile, Claire, Huguette, Laurence, Michèle, Morgane, Nicole, Roselyne, Stéffie et bien d'autres encore ; toutes ont accepté de témoigner de leur activité professionnelle.
Dans l'exposition, leurs témoignages ne prendront pas tous la même forme.
Ceux d'Aïcha, Laurence, Morgane et Nicole ont été recueillis par écrit dans le cadre d'un appel à collecte. Vingt femmes avaient alors répondu à l'invitation lancée par le musée en octobre dernier. Ces témoignages seront exposés en fin de parcours, sur un mur de "portraits sensibles", une "sorte de tableau sensible de quelques femmes au travail aujourd'hui".
Quant aux témoignages d'Annie, Cécile, Claire et Huguette, ils ont été filmés. Choisies parce qu'elles sont caissière, assistante maternelle, infirmière ou encore avocate, leurs témoignages prendront place dans l'ensemble du parcours de l'exposition. Leur présence est indispensable. Au service du message, du discours de l'exposition, ces films permettent de s'interroger sur l'époque contemporaine. Ce qui intéresse Krystel, c'est le ressenti de ces femmes sur leur parcours de vie et parcours professionnel. En aucun cas, leur discours n'a été pré-construit ou guidé. Parmi les onze films, il y a le film de Roselyne.
Roselyne est caissière dans une grande surface de la communauté urbaine de Nantes. Son témoignage prendra place parmi des objets, des photographies et un film de l'INA, dans la section consacrée aux vendeuses et caissières.
L'ensemble de ces portraits, qu'ils aient été recueillis par écrit, photographiés ou filmés, produisent des tableaux subjectifs ; des témoignages en somme, de beaux témoignages de Nantaises qui ont des choses à raconter.

mardi 17 mai 2011

Expositions-rencontres : un laboratoire pour l'évolution du musée

Des chiffres dans une exposition, c'est bien. Ecouter des experts (sociologues, géographes, historiens...) les commenter tout en buvant un café, c'est encore mieux.
Quatre ans après la première exposition-rencontres du Musée, "Nantais, qui sommes-nous ?", "Nantaises au travail" proposera de nouveaux rendez-vous pour débattre de sujets actuels grâce à l'installation, au sein même de l'exposition, d'un café des Rencontres. L'AURAN, partenaire scientifique de "Nantaises au travail" avait déjà collaboré à "Nantais, qui sommes nous ?" en présentant au cours d'un de ces échanges, une radioscopie des Nantais.
C'est alors que je m'interroge. Toute cette masse de production documentaire (collecte de témoignages, campagnes photographiques et données statistiques fournies par l'AURAN), ne pourrait-elle pas être réutilisée dans l'exposition permanente du musée ? Croyant avoir soudainement inventé l'eau chaude, je me précipite chez Krystel lui exposer ma brillantissime idée. Krystel sourit.

-Bien entendu, le contenu de ces deux expositions-rencontres nourriront la réécriture des salles contemporaines du musée, en particulier celle de la salle 29. Intitulée "Aujourd'hui la ville", la muséographie de cette salle consacrée au regard des nantais sur leur ville, en alliant interactivité et témoignages, doit pouvoir évoluer au gré des questionnements contemporains".

Je rougis. Krystel m'explique le projet d'évolution du musée. "La nécessité de faire évoluer périodiquement les salles présentant les périodes les plus récentes est un défi auquel sont confrontés tous les musées d'histoire, sous peine de se retrouver rapidement en décalage avec la réalité et les attentes contemporaines".

C'est passionnant. Finalement, ne pas craindre le ridicule peut avoir du bon. Merci Krystel et à bientôt !


La salle 29 du musée d'Histoire de Nantes

lundi 16 mai 2011

Accroché par un titre

Ça y est ! L'exposition "Nantais venus d'ailleurs" est en scène, place au travail sur d'autres expositions : "Nantaises au travail", bien sûr, mais pas seulement. En cours aussi, la préparation d'une exposition sur les deux guerres mondiales à Nantes et une autre sur "l'Austria". "Austria ? Une exposition sur l'Autriche ?". Soit, ce titre n'est pas très explicite et pour cause. A l'heure actuelle, il ne s'agit que d'un titre de travail, le "petit nom" d'un projet d'exposition utilisé en interne. Justement, dans quelques semaines, vous en saurez plus car une réunion de travail pour forger le titre officiel vient d'être planifiée.

Et pour "Nantaises au travail" ? "En fait, nous avons précisé le titre de travail en ajoutant un sous-titre. "Nantaises au travail" est ainsi devenue "Nantaises au travail du 18e siècle à nos jours. Des indienneuses aux ingénieur(e)s", me précise Krystel.

Quant à l'Austria, si le titre est bon, vous devrez comprendre d'emblée de quoi l'exposition retournera. Mieux encore, peut-être ce titre arrivera-t-il à vous accrocher ?

mercredi 4 mai 2011

Ecris-moi un cartel

La chasse aux objets est aujourd'hui terminée. Krystel en a sélectionnés 113. A présent, le travail de l'écriture peut commencer (à vrai dire, il est même terminé...).
Ce travail de rédaction n'est pas chose facile. Tout commissaire d'exposition sait que les visiteurs lisent à peine un tiers des textes. En général, les textes généraux (tels que les titres) sont davantage lus que les cartels liés à un objet particulier. Il doit en prendre son parti et chercher à améliorer leur attractivité.
Selon Krystel, rédiger un cartel pour chaque objet est cependant essentiel car celui-ci permet d'avancer dans le discours général. "Tous les documents et objets présentés apportent un élément nouveau au discours général, ils sont tous au service du message que l'on souhaite transmettre", souligne-t-elle.
En outre, le "visiteur-butineur" doit pouvoir se renseigner sur l'objet qui l'intéresse particulièrement. Qui n'a pas un jour vécu l'expérience de se sentir frustré par l'absence d'information concernant l'objet sur lequel il a flashé !
- "La difficulté est de ne pas noyer le visiteur dans trop d'informations. Il faut aller à l'essentiel. J'ai essayé de les faire courts en me limitant à 600 signes pour chaque cartel", précise Krystel.
- J'imagine qu'en ce qui concerne la rédaction des textes, chaque exposition comporte sa propre difficulté. De quel ordre était-elle pour l'exposition "Les Nantaises au travail" ?
- Dans le cadre d'un atelier Nantes-Histoire, les membres de l'association m'ont signalé le nombre important de chiffres mentionnés dans certains cartels. J'ai dû en supprimer sinon les textes auraient été trop indigestes pour le visiteur.
-Et qu'as-tu prévu pour le public particulièrement sensible à ces données statistiques ?
-Bien entendu, il ne sera pas lésé. Il les retrouvera sous une autre forme, au Café des rencontres.
- Des rencontres avec des chiffres dans un café ? Et qui plus est, dans une exposition ! Hum... Décidément, des explications s'imposent. Je repasse te rendre visite bientôt. Merci Krystel et merci Fabien pour le dessin.

mercredi 27 avril 2011

Des objets prêtés par le lycée Vial

Le but du repassage ? : "Le repassage a pour but de redonner au linge, aux vêtements l'aspect neuf". Telle est l'introduction du cours sur le repassage extrait du cahier d'une élève du lycée nantais professionnel Vial. Daté de 1958-1959, ce cahier fait partie d'un ensemble d'autres objets (cahiers et travaux d'élèves, machine à écrire, diplômes et photographies de classe) prêtés par le lycée au musée pour l'exposition "Nantaises au travail".


Avec Krystel, Réjane a exhumé ces objets du grenier du lycée. Dénicher des objets à l'extérieur du musée fait partie de ses tâches favorites. Il n'est pas rare de la voir toute excitée à la suite d'une trouvaille sur internet. Et en bonne collègue, Réjane m'en fait évidemment profiter.
- Le musée de la poste conserve un standard téléphonique d'époque. Ce serait parfait ça pour illustrer la partie concernant les "demoiselles du téléphone" !
Et le jour suivant, à la suite d'un rendez-vous auprès de la Croix-Rouge.
- "Regarde un peu, j'ai photographié les objets que la Croix-Rouge pourrait nous prêter pour l'expo, intéressant, non ? ".
- La Croix-Rouge ? C'est pour l'expo sur les guerres, ça, pas pour l'expo sur les femmes ! "
- "Les femmes, les femmes, y'a que ça qui t'intéresse !"
En l'occurrence, non, il n'y a pas que les femmes qui m'intéresse...


- Mais au fait, Réjane, pourquoi le lycée Vial ?
- A Nantes, avec Guisth'au, Vial fait partie des deux premiers établissements scolaires à donner l’accès aux filles à l’enseignement. Fondé par le docteur Ange Guépin, en 1869, l'initiative de cet "atelier-école" est remarquable, par la qualité de l’enseignement et par l’approche moderne qui consiste à développer un enseignement professionnel pour les femmes. Il prend modèle sur la première école professionnelle de jeunes filles, créée à Paris, à l’initiative d’Élisa Lemonnier, en 1862.
- Merci Réjane pour la lecture des cartels mais on va peut-être s'en tenir là, sans quoi, d'ici l'ouverture de l'exposition (début d'année prochaine pour rappel), l'ensemble de son contenu n'aura de secret pour personne, du moins pour nos lecteurs...Merci Réjane, merci au lycée Vial et à bientôt.

mercredi 20 avril 2011

Premières réflexions autour du catalogue d'exposition

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous « à l’autre bout du monde », comme le chante Emily Loizeau. Je rencontre Aurélien au vieux donjon. Je descends un escalier, traverse la cour, monte un autre escalier et hop, me voici. J'entends de la musique classique : je suis dans le bon bureau, celui du service éditions. J’ai de la peine à saluer tellement je suis essoufflée. Un petit signe à Evelyne, la responsable du service, à Sylvie, l’assistante, puis à Aurélien.

Aurélien est chargé du suivi éditorial. Il a préparé ma visite. Des tas de documents m’attendent sur la table : budget, échantillons de papier, cahier technique, chemin de fer…
Il est en forme. Il paraît assez fier de me parler du catalogue de l’exposition « Nantaises au travail ». Si jusqu’ici il assistait Evelyne dans le suivi éditorial, pour ce catalogue-ci, il en est le responsable. Du choix du papier à la livraison des ouvrages, c’est lui qui chapeaute tout.

- Tu en es où en ce moment ?
- Je termine le cahier technique, c’est lui qui définit la fabrication : le format, la pagination, le façonnage, le choix du papier… En fonction de celui-ci et du contenu de l’exposition (textes et images), j’ai conçu un chemin de fer.
Et là, il me montre un document couvert de jolis rectangles bleu et jaune.
- Un nuancier de couleurs ?
Aurélien pouffe de rire (très bon public).
- Juste un chemin de fer ma chère ! C’est le squelette de l’ouvrage. Il séquence les pages : le nombre de pages de servitude, de pages pour l’introduction, pour chaque chapitre….Il positionne aussi les images. En jaune, ce sont les pages de servitude (pages institutionnelles, pages-titres, sommaire, textes des directeurs du musée et de l’AURAN) ; en bleu clair, les textes de Krystel et en bleu foncé, les textes de l’AURAN. Tu sais l’Ag..
Et là, très impoliment, je lui coupe la parole.
- Oui, l’Agence d'Urbanisme de l'Agglomération nantaise . Anne m’a expliqué la semaine dernière la collaboration de l’AURAN avec le musée… Justement, comment se répartit le travail de l’écriture ?
-Chaque article rédigé par Krystel sera suivi d’un texte écrit par l’Agence. Ce dernier, en fournissant des données contemporaines répondra au premier texte de nature historique.

- Ça c’est pour le contenu. Et pour le graphisme, as-tu une ligne directrice sur laquelle t’appuyer ?
Aurélien jette un rapide coup d’œil vers Evelyne avant de me répondre que le service édition a bien un credo. Il me le révèle : « clarté, lisibilité et élégance ». Plutôt pas mal comme programme…
Aurélien précise.
- Pour la lisibilité, le choix de la typographie est primordial. Par exemple, nous sommes particulièrement vigilants à ce que les points, les virgules et les capitales soient bien identifiables. Pour le catalogue « Nantaises au travail », je n’ai pas encore choisi la typo. Pour l’instant, j’en suis aux essais.
Et lorsque je lui demande de me montrer une ébauche, il se fait prier. Bon, pour la bonne cause, il accepte de me présenter une ébauche de couverture.

« Précise bien toutefois dans ton article qu’il ne s’agit que d’une ébauche qui a tout le temps d’évoluer», me recommande t-il.
- Promis Aurélien. Je repasserai te voir lorsque la couverture sera validée ! Merci et à bientôt.

vendredi 15 avril 2011

Des chiffres passés à la moulinette



A.U.R.A.N. : Agence d’Urbanisme de la Région Nantaise.


A première vue, on peine à trouver le lien entre une exposition qui s’intéresse aux Nantaises au travail du 18e siècle à nos jours et une agence d’urbanisme.

Pourtant, un comité de pilotage réunissant des salariés de l’agence et du château a été mis en place. Son rôle ? Comparer le recensement de 2010 avec celui de 1901.

Souvenez-vous de Madame Tardy (je vous renvoie vers son interview). Elle nous avait expliqué avoir dépouillé aux archives municipales le recensement de 1901 pour le quartier de Doulon. Le but était de dresser un tableau des métiers exercés par les femmes à cette époque en comptabilisant le nombre de femmes par activité. La majorité des 182 métiers recensés sont précaires. Les corps dominants sont, en première position, le secteur textile (8236 femmes), suivi des bonnes et des domestiques (7285 sur un total de 25.455 femmes en activité).

Et en 2010 ? Quelle est l’évolution ? Quels secteurs dominent aujourd’hui ?

Et c’est là qu’entre en scène Anne. Anne est une collègue chargée de recherches documentaires au musée. « Ce joli panorama de 1901 » comme elle le qualifie, est en cours d’analyse. Aidé de collègues de l’A.U.R.A.N, Anne décortique au peigne fin ces données : elle doit trouver des équivalents entre les métiers de 1901 (182) et ceux de 2010 (732).

Un vrai casse-tête !

-« Il s’agit d’un travail énorme, très stimulant intellectuellement. Il n’est pas toujours aisé de mettre dans une case contemporaine un métier de 1901 », me confie Anne.

-« Tu as un exemple s’il te plait ? »

-« Oui, celui des gouvernantes et dames de compagnie. Mon premier réflexe fut de les mettre dans la case contemporaine « aide à domicile ». Mais avec Krystel (rappel pour les nouveaux du blog : la commissaire d’exposition), ce choix ne nous parait finalement pas convaincant… ».

Et là, j’imagine Anne et Krystel débattre durant des heures.

Lorsque je rencontrerai dans l’exposition les belles cartes et beaux camemberts (ou autres graphismes en tout genre) que l’A.U.R.A.N aura dressés à partir de cette analyse, il est certain que je les regarderai d’un autre œil.

Bon courage Anne, merci et à bientôt.

mardi 12 avril 2011

Steffie, une technicienNE-lumière



©Alain Guillard, musée d’Histoire de Nantes

Parce qu'elle en avait assez de chercher des cachets, assez de sans-cesse devoir "activer son réseau", bref, assez du statut d'intermittent du spectacle, à 42 ans, Steffie, "technicienne polyvalente de spectacle vivant", a ressenti le besoin de se stabiliser en prenant un poste de "technicienne-éclairagiste-multimedia" au château.
Je l'attends au réfectoire. La photo d'elle prise par Alain est posée sur la table. Je souris. Plutôt drôle cette photo. Steffie brandit fièrement deux outils, un cadreur et un magnéto numérique.
Justement, toute de pantalon vêtue, elle arrive.
La jupe, c'était uniquement pour la photo. Exercer le métier de technicienne-lumière en jupe n'est pas chose aisée...
Très vite, la conversation dévie du métier lui-même vers la condition d'une femme travaillant dans un milieu masculin.
-Etre technicienne-lumière dans le milieu du spectacle vivant, c'est facile ?
-Pas toujours. Sous couvert d'être protecteurs envers toi, les hommes protègent leur place. C'est un milieu souvent machiste. Pour prouver sa valeur, une femme doit parfois en faire deux fois plus qu'un homme, me confie-t-elle.
Et là, je pense à mes collègues du technique. Ce n'est pas vraiment l'image que je me faisais d'eux...Du coup, j'interroge Steffie.
-Et au château ?
-Au château, l'ambiance est différente. Ceci s'explique par les impératifs qui diffèrent de ceux du milieu du spectacle vivant -les délais sont plus longs-, et le fait aussi que je travaille avec la même équipe sur le long terme. J'ai trouvé ma place au sein du service technique. Je me suis adaptée à l'"ambiance mecs", dans mes actes, ma tenue vestimentaire et aussi un peu mon vocabulaire. On pourrait dire que j'enfile un "autre moi". Pour me faire entendre au milieu des voix d'hommes, parfois, je dois hausser le ton et employer un autre vocabulaire.
Non sans crédulité, je me hasarde à lui demander si cette forme de mimétisme est vraiment nécessaire.
-En quelque sorte oui. Mais ça se fait naturellement, par réflexe, me répond-elle.
Et là, je dois faire de drôles de yeux car elle ajoute aussitôt s'y sentir bien, dans cette équipe.
Me voilà rassurée. Merci Steffie !
Et c'est tout moi, ça ! Je m'emporte et j'en oublie l'objet du blog...Tant pis, la prochaine fois, je vous dis tout sur le métier d'éclairagiste dans un musée. Ciao !

jeudi 7 avril 2011

Enigme avant portrait

Parce qu’une exposition ne met pas seulement en œuvre des « objets authentiques » mais aussi des reproductions, des vidéos, des photographies (…), Alain a réalisé des clichés de femmes au travail pour alimenter l’exposition « Nantaises au travail ». Parmi ces femmes, il a photographié Steffie. Au musée, Steffie exerce un métier dit « masculin ». Mardi, j'essayerai d'en dresser un portrait. En attendant, Fabien vous propose une énigme. A partir des accessoires qu’il a dessinés, il s’agit de deviner quel métier elle exerce au musée. A mardi !

mardi 5 avril 2011

Un regard sur les femmes au travail

Alors, voilà. Cette semaine, j’ai rencontré Alain. Je l’ai interviewé. Mal interviewé assurément puisque par la suite, j’ai dû l’inonder de mails. C’est que voilà, je m’étais plus intéressée à l’objet de son travail qu’à lui-même. Justement, c’est tout le contraire que fait Alain quand il réalise des portraits. Alain est photographe au musée. Depuis douze ans déjà, il arpente le château et le musée. Clic-clac par ci, clic-clac par là. Le monument et les objets du musée n’ont plus de secrets pour lui. Depuis quelque temps, Alain réalise aussi des portraits pour les expositions temporaires. Même s’il se qualifie comme étant « plus un photographe d’espaces et de territoires qu’un photographe de portrait". "Ceci est assez nouveau pour moi mais je dois dire que j’y prends beaucoup de plaisir", me confie-t-il. Et à l’entendre en parler, je ne pouvais en douter. Pour l’exposition "Nantaises au travail", Alain a photographié des femmes au travail. Elles s’appellent Viviane, Hélène, Valérie, Steffie, Lucie, Mylène… Elles sont syndicaliste, apprentie-couvreur, électricienne, technicienne de surface, chef de chantier, agent de sécurité de la voie publique. Pour Alain, il s’agit avant tout de belles rencontres. Plus que la fonction, c'est saisir la personnalité de la femme qui l'intéresse. Il ne les a pas photographiées en "action". Prenez Viviane par exemple. Viviane est syndicaliste. Elle est venue au musée se faire photographier avec son fils. Ce qui a intéressé Alain, c’est moins la syndicaliste que la femme exerçant le métier de syndicaliste. D’autres femmes ont été prises sur leur lieu de travail. Elles regardent toutes l’objectif et sont photographiées en pied. Et ceci n’est pas un détail pour Alain qui s’intéresse avant tout à vouloir « montrer la corporalité des femmes » (c’est son expression). Pour finir, Alain m’a confié ne pas connaître de photographe qui ait réalisé un travail particulier sur les femmes au travail. En revanche, il admire des photographes qui ont travaillé sur l’humain tels que Richard Avedon, Irving Penn, August Sander, Harry Callahan, Robert Mappelthorpe, Dijkstra Rineke…et puis des dizaines d’autres. Des dizaines…Voilà justement le nombre de portraits qu’il m’a envoyés par mail. Une dizaine de clichés alors que je lui en demandais un seul. Difficile de choisir. Comme toute personne passionnée, la discussion était passionnante mais voilà, mon job au musée ne se limite pas au blog. Merci Alain et un grand merci à toutes ces femmes qui ont accepté d'être photographiées.

mercredi 30 mars 2011

Toute une histoire

AVERTISSEMENT… Il est expressément recommandé à tout futur visiteur de l’exposition Nantaises au travail avide d’effets de surprise, de ne pas lire le prochain paragraphe.

I - Première partie : de la précarité à la formation professionnelle. II - Deuxième partie : l’accès aux formations qualifiantes et les nouveaux métiers « féminins ». III - Troisième partie : les grandes concentrations de main d’œuvre féminines
-Mais Krystel, tu es en train de tout nous dévoiler le scénario ! Bon, avant que tu nous racontes toute l’histoire…car c’est bien de cela qu’il s’agit, non ?
-Oui, concevoir une exposition, c’est raconter une histoire. Celle-ci nous raconte une histoire, en ce sens où les objets en eux-mêmes ne sont pas signifiants. C’est l’exposition, qui donne du sens aux objets. Prends par exemple une machine à écrire. En elle-même, celle-ci est porteuse de plusieurs sens. On pourrait considérer que le rôle de l’exposition serait de s’intéresser à l’évolution technologique. Un autre exemple : l’exposition « Astérix » qui a eut lieu l’an dernier au musée de Cluny, la machine à écrire de Goscinny était un objet parmi d’autres pour montrer le processus de fabrication d’une page de BD…Dans l’exposition Nantaises au travail, ce qui m’intéresse c’est de montrer, à travers l’exemple de l’accès aux femmes aux métiers du secrétariat (illustrée notamment pour la machine à écrire), l’évolution des métiers féminins vers des « carrières ».
-Et bien quelle histoire ! Peux-tu m’en dire un peu plus sur la manière d’écrire un scénario ?
-De l’analyse de la matière scientifique (en partie issue des recherches effectuées par l’association Nantes-Histoire), certaines thématiques sont dégagées. De là, il faut construire un discours autour d’un fil directeur. Pour l’exposition Nantaises au travail, le fil d’Ariane est la valorisation du travail des femmes et les combats menés pour y arriver. A la différence d’un film, et là, c’est la grande spécificité d’une exposition, écrire un scénario, c’est structurer le discours dans un espace en trois dimensions. Le scénario amène du sens à l’exposition et fait que celle-ci fonctionne –ou non- auprès du visiteur.
-Et justement, selon toi, qu’est-ce qu’un « bon scénario » d’expo ?
-Un bon scénario, c’est un scénario qui démontre quelque chose, tout en interrogeant le visiteur. Pour l’exposition Nantaises au travail, nous souhaitons démontrer que tous les problèmes rencontrés par les femmes au travail ne sont pas résolus.
-Bon, je t’arrête de nouveau avant que tu nous en dises plus…Tu me sembles bien partie pour tout nous décrire. Je reviendrai te voir pour le ton.
-Le ton ?
-Oui, le ton donné à un scénario ! C’est important, ça, non ? Bon, je te laisse écrire tes cartels, je repasse bientôt. Ciao.



La fameuse machine à écrire...








Le lieu où sera "mis en espace" le discours...

vendredi 25 mars 2011

Le temps des recherches

Toute exposition qui se respecte nécessite des recherches.
Pour l’exposition « Nantaises au travail du 18e siècle à nos jours », Krystel peut s’appuyer sur celles effectuées par une vingtaine de membres de l’association Nantes-Histoire (http://www.nantes-histoire.org/).
Durant près d’un an et demi, ces bénévoles ont fréquenté assidûment les archives municipales et départementales, le Centre d’Histoire du Travail et les musées nantais (musée Dobrée et musée d’Histoire de Nantes), sous la houlette de l’historien Alain Croix.
Parmi eux, il y a Marcelle Tardy. C’est la doyenne du groupe. Madame Tardy a bien voulu me rencontrer cette semaine pour discuter de la façon dont elle a contribué à ces recherches historiques.
Au début, j’avais prévu de vous podcaster une interview filmée mais faute d’avoir réussi, je préfère vous livrer cet échange sous forme écrite.




Madame Tardy, quel était le but des recherches menées par l’atelier Nantes-Histoire ?

Si pour le 18e siècle, le travail des femmes est en partie connu grâce aux recherches menées par Samuel Guicheteau* dans le cadre de sa thèse, pour les deux derniers siècles, il n’existait rien. L’objectif était de connaître le travail des Nantaises aux 19e et 20e siècles, quels étaient leurs métiers et comprendre les évolutions.
Comment avez-vous procédé ?
On s’est réparti le travail en plusieurs groupes. L’une des principales sources exploitée par le mien était le recensement de 1901. Pour ce dépouillement, au sein du groupe, nous nous sommes partagés la tâche en choisissant chacun une zone géographique. Pour ma part, je me suis intéressée à la commune de Doulon. Durant plus d’un an, à raison d’une fois par semaine, je me rendais aux archives municipales. C’était passionnant, quelque fois fastidieux car parfois je ne trouvais rien mais au final, très enrichissant.
Et qu’avez-vous trouvé ?
J’ai trouvé la mention de nombreuses cigarières qui travaillaient à la manufacture des Tabacs, plusieurs épicières-mercières, des tailleuses qui confectionnaient des costumes pour l’armée et les PTT, une gouvernante, une sténo-dactylo et une dame de compagnie.
Aujourd’hui, ce travail de recherches est terminé. Pourtant, je vous vois, vous et les autres membres du groupe Nantes-Histoire, assez régulièrement au Musée ? C’est que notre travail à vos côtés ne se limite pas aux recherches ! Contrairement à d’habitude, l’objectif pour nous n’était pas de réaliser une publication mais d’élaborer une exposition. Le Château, via Krystel Gualdé, a accepté de travailler avec nous sur ce projet. C’est pourquoi, environ une fois par mois, nous nous réunissons pour construire ensemble l’exposition. Contribuer à réaliser un scénario d’exposition, donner notre avis sur les cartels écrits par Krystel… pour nous, ce travail est inédit. C’est sûr qu’à présent, je ne regarderai plus une exposition de la même manière. Mais là, je dévie vers un autre sujet, non ?
Oui, un peu…nous en resterons là si vous le voulez bien. Merci à vous Marcelle.

Effectivement, c’est le travail de recherches que je souhaitais aujourd’hui vous révéler. L’écriture du scénario, c’est une autre histoire. Mardi prochain, je pense m’y intéresser…


*Samuel Guicheteau, La Révolution des ouvriers nantais. Mutation économique, identité sociale et dynamique révolutionnaire (1740-1815), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.

mardi 22 mars 2011

Un dessinateur pour le blog

Aujourd’hui, j’ai une merveilleuse hyper vertigineuse méga nouvelle à vous annoncer : ça y est, on a un dessinateur pour le blog !
Il s’appelle Fabien.
Fabien est médiateur au musée.
Depuis les années 1980, Fabien dessine. Il aime dessiner les têtes de ses instits et aime qu’on lui raconte des histoires. Il n’aime pas dessiner les mains des bonshommes et n’aime pas spécialement dessiner les carrés.
Depuis 2001, année de son entrée au château, il aime gribouiller les notes de travail de ses collègues-médiateurs et aime tout particulièrement caricaturer les victimes de ses gribouillages. Il n’aime pas dessiner les têtes des gargouilles parce que ça donne le torticolis.
Depuis 2007, année de l’ouverture du musée d’Histoire de Nantes, il aime toujours croquer ses collègues-médiatrices (uniquement des femmes…), il aime aussi se faire chouchouter par ces mêmes collègues et aime par-dessus tout dessiner des têtes psychédéliques (chacun ses petits travers). Il n’aime pas qu’on lui pique ses crayons et déteste s’énerver.
Depuis quelques années, son goût pour le dessin n’étant un secret pour personne au château, il est quasi devenu le dessinateur « officieux » du service des publics du musée. Il dessine pour les ateliers des enfants et aussi pour les visites guidées.
Adèle et Justin, les deux personnages principaux du « Conte de Noël », une visite familiale conçue pour Noël, sont de lui. Pour l’exposition « Nantais venus d’ailleurs », il a aussi dessiné des enfants de différents continents pour l’atelier des enfants.


Bref, Fabien, à l’instar de ses onze collègues médiatrices, a plusieurs flèches à son arc. Les compétences requises pour être médiateur ? Il doit savoir écrire des scénarii de visites, savoir parfaitement bien accueillir tout public, avoir une bonne culture générale, être toujours aimable avec les visiteurs, savoir rester poli en toute circonstance (du moins, lors des visites et ateliers). Il est aussi particulièrement bien vu de savoir jouer la comédie, de connaître le langage des signes, d'être polyglotte (dix langues est un minimum), d'être un bon bricoleur (notamment pour les découpages), enfin, savoir dessiner est un plus très apprécié.