jeudi 15 septembre 2011

"Petit dico machiste des femmes au travail"

Auteure d'une pièce de théâtre "Elégie"*, Louise Courtin s'est essayée à une toute autre forme d'écriture pour le musée. Et si la commande a été quelque peu détournée -il s'agissait au départ de créer un dialogue-, c'est pour mieux répondre à l'objectif demandé : introduire l'expo avec légèreté et intelligence de manière à donner à réfléchir au visiteur. Rire de préjugés machistes afin de mieux les mettre à mal ...Tout un programme.
Craignant l'effet "brèves de comptoir" et son style lourdaud -pardon, c'est quasi un pléonasme-, Louise a donc préféré proposer son "Petit dico machiste des femmes au travail".
Parmi les trente-huit définitions, on y trouve pêle-mêle des corps de métiers -infirmière, assistante sociale, collaboratrice de chantier, secrétaire-, des mots exclusivement réservés aux femmes -tampon, menstruations- et aussi des termes exclusivement féminins aux yeux des machistes -ragots, salade, mi-temps-.La principale source d'inspiration de Louise ? Les discussions avec des femmes qui travaillent. Souvent des amies. Elle m'avoue avoir été étonnée de la dureté de certains propos révélés.
C'est drôle tout en chatouillant là où ça fait mal...L'apparence de banalité de certains propos déconcerte souvent. Des préjugés tant entendus qu'ils relèveraient presque de l'ordre du réflexe. Pour sûr, ça donne à réfléchir !
Le texte écrit, il reste à présent à procéder au casting des voix... pour l'enregistrement. Pas de lecture en direct...Souvenez-vous, ces textes seront diffusés en boucle dans la cage d'escalier.
Hommes et femmes sensibles à tout préjugé machiste préparez vos boules quies !
Retrouvez Louise sur son blog. http://louisecourtin.blogspot.com/2011/08/un-blog-un.html


*Louise Courtin, Elégie. L'instant théâtral, L'Harmattan, 2011.

vendredi 9 septembre 2011

La scéno hors les murs...

Scénographier les salles d'exposition, c'est bien mais ça ne suffit pas. Au yeux de l'équipe du musée, la cour du château est un espace qu'il convient aussi d'exploiter afin d'inviter le visiteur, dès son entrée dans la cour, à découvrir les expositions temporaires.
Depuis quelques années, la cour est ainsi mise en scène. Pour "La Soie et le Canon", le scénographe Cyril Breteaud invitait les visiteurs à se reposer sur des petits kiosques ornés de lampions rouges.

Quant à la façade du bâtiment où sont présentées les expositions temporaires, elle est souvent relookée. Hier, un immense dragon rouge; aujourd'hui des portraits géants d'hommes et de femmes venus d'ailleurs. "Entrez, venez découvrir mon histoire", semblent-ils nous dire...
Et justement, si on entrait !
Dans cet imposant bâtiment du 18e siècle -appelé le Harnachement-, il faut prendre le monumental escalier pour visiter les "grandes" expositions.
Depuis l'accueil jusqu'aux premier et deuxième étages, on compte plusieurs espaces de circulation. Autant de "vides", que le musée tente de personnaliser à chaque exposition. La chose n'est pas facile car pour des raisons de sécurité, le scénographe est soumis à des règles drastiques : il ne s'agit pas de créer des "bouchons".


Et c'est par le son que le ton est souvent donné dans la cage d'escalier. Pour l'exposition "Miroir, mon beau miroir", une immense "chaussette de diffusion sonore " -baptisée ainsi par mes collègues- diffusait la chanson de Serge Gainsbourg "Aux armes et caetara".
C'est ce même esprit de légèreté et d'humour un peu décalé que le musée souhaite rendre pour "Nantaises au travail" en faisant appel à une jeune auteure, Louise Courtin. A la fois drôle et percutant, son "Petit dico machiste des femmes au travail" risque d'en surprendre plus d'un ...et plus d'une. Bientôt, je rencontre Louise. Patience...

vendredi 2 septembre 2011

Mise en scène ? Première !

Soigneusement sélectionnés et préparés, les objets du musée pourront bientôt intégrer un nouvel espace. Bientôt, dis-je ! Là, j'avoue m'emballer un peu. C'est que je viens de découvrir les esquisses dessinées par la scénographe Laurence Chabot...

La graphiste Nathalie Fonteneau s'est jointe à elle pour proposer au musée un beau projet. Krystel a tout de suite été enthousiaste. Laurence Chabot n'est pas une inconnue pour l'équipe du musée; elle est l'auteure des panneaux didactiques du parcours patrimoine de la ville de Nantes. Toutefois, réaliser la scénographie d'une exposition au château est une première pour ces deux femmes. Elles auront en charge non seulement sa conception mais aussi sa réalisation. On appelle celà une "Exposition en conception-réalisation" : la scénographe arrive avec son équipe (graphiste notamment) et son entreprise de réalisation. Comme je vous le disais, le cahier des charges imposait aux candidats à l'appel d'offres de conserver certaines structures scénographiques de l'actuelle exposition "Nantais Venus d'Ailleurs".

Aujourd'hui, fin du suspens ! Le principal élément conservé sera ....la cimaise courbe. La grande cimaise noire en fin de parcours. L'avez-vous bien vue ? Il y a fort à parier en effet que son nouvel habillage graphique modifiera sa perception. Cette évolution vous intéresse ? Je vous dis alors, à très bientôt !