vendredi 25 mars 2011

Le temps des recherches

Toute exposition qui se respecte nécessite des recherches.
Pour l’exposition « Nantaises au travail du 18e siècle à nos jours », Krystel peut s’appuyer sur celles effectuées par une vingtaine de membres de l’association Nantes-Histoire (http://www.nantes-histoire.org/).
Durant près d’un an et demi, ces bénévoles ont fréquenté assidûment les archives municipales et départementales, le Centre d’Histoire du Travail et les musées nantais (musée Dobrée et musée d’Histoire de Nantes), sous la houlette de l’historien Alain Croix.
Parmi eux, il y a Marcelle Tardy. C’est la doyenne du groupe. Madame Tardy a bien voulu me rencontrer cette semaine pour discuter de la façon dont elle a contribué à ces recherches historiques.
Au début, j’avais prévu de vous podcaster une interview filmée mais faute d’avoir réussi, je préfère vous livrer cet échange sous forme écrite.




Madame Tardy, quel était le but des recherches menées par l’atelier Nantes-Histoire ?

Si pour le 18e siècle, le travail des femmes est en partie connu grâce aux recherches menées par Samuel Guicheteau* dans le cadre de sa thèse, pour les deux derniers siècles, il n’existait rien. L’objectif était de connaître le travail des Nantaises aux 19e et 20e siècles, quels étaient leurs métiers et comprendre les évolutions.
Comment avez-vous procédé ?
On s’est réparti le travail en plusieurs groupes. L’une des principales sources exploitée par le mien était le recensement de 1901. Pour ce dépouillement, au sein du groupe, nous nous sommes partagés la tâche en choisissant chacun une zone géographique. Pour ma part, je me suis intéressée à la commune de Doulon. Durant plus d’un an, à raison d’une fois par semaine, je me rendais aux archives municipales. C’était passionnant, quelque fois fastidieux car parfois je ne trouvais rien mais au final, très enrichissant.
Et qu’avez-vous trouvé ?
J’ai trouvé la mention de nombreuses cigarières qui travaillaient à la manufacture des Tabacs, plusieurs épicières-mercières, des tailleuses qui confectionnaient des costumes pour l’armée et les PTT, une gouvernante, une sténo-dactylo et une dame de compagnie.
Aujourd’hui, ce travail de recherches est terminé. Pourtant, je vous vois, vous et les autres membres du groupe Nantes-Histoire, assez régulièrement au Musée ? C’est que notre travail à vos côtés ne se limite pas aux recherches ! Contrairement à d’habitude, l’objectif pour nous n’était pas de réaliser une publication mais d’élaborer une exposition. Le Château, via Krystel Gualdé, a accepté de travailler avec nous sur ce projet. C’est pourquoi, environ une fois par mois, nous nous réunissons pour construire ensemble l’exposition. Contribuer à réaliser un scénario d’exposition, donner notre avis sur les cartels écrits par Krystel… pour nous, ce travail est inédit. C’est sûr qu’à présent, je ne regarderai plus une exposition de la même manière. Mais là, je dévie vers un autre sujet, non ?
Oui, un peu…nous en resterons là si vous le voulez bien. Merci à vous Marcelle.

Effectivement, c’est le travail de recherches que je souhaitais aujourd’hui vous révéler. L’écriture du scénario, c’est une autre histoire. Mardi prochain, je pense m’y intéresser…


*Samuel Guicheteau, La Révolution des ouvriers nantais. Mutation économique, identité sociale et dynamique révolutionnaire (1740-1815), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.

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