samedi 11 février 2012

Bienvenue à vous !

Attention, d'ici quelques minutes, les portes du bâtiment du Harnachement s'ouvriront.
L'artiste Delphine Bretesché va s'installer. Les hôtesses d'accueil sont déjà là; prêtes à vous accueillir. Sur le plateau de l'exposition, l'éclairage est allumé et les multimedia, mis en fonctionnement, semblent, pour l'heure, parler dans le vide. Mais plus pour bien longtemps. D'ici cinq minutes, les visiteurs seront là.
Il y a trois jours, j'ai rencontré Joëlle, une collègue. Elle m'a expliqué avoir reçu mercredi dernier la commission de contrôle. Je l'avais oubliée, cette visite. Petit explication rapide si vous me le permettez. Avant d'ouvrir ses portes, tout lieu recevant du public reçoit cette commission de sécurité afin de vérifier l'allumage du système de secours, de repérer les indications d'évacuation et de vérifier les PV de classement de réaction au feu des matériaux. Bien entendu, tout était dans les règles; nous pouvons vous accueillir !
Il y a deux jours avait lieu une autre formalité : la conférence de presse. Parce qu'ouvrir c'est bien mais encore faut-il le faire savoir...
Hier. J moins un. Une autre formalité. La dernière. Le vernissage. Tout premier public avant l'ouverture tant attendue d'aujourd'hui.
Dix heures s'affichent sur mon écran. Ça y est, les portes peuvent s'ouvrir ! D'avance, nous vous souhaitons la bienvenue dans l'exposition. Surtout, n'hésitez pas à nous faire part de vos impressions. Le blog continue pour cela. Et si le sujet du partage des tâches domestiques vous tient à coeur, n'oubliez pas la conférence d'aujourd'hui, c'est à quinze heures, je crois. A bientôt,

mardi 7 février 2012

Socler : l'art d'utiliser le métal au service des objets

Une brouette de lavandières. Dans une exposition. Comment la présenter sans dénaturer son propos et tout en assurant sa protection ? S'il ne s'agit pas de l'élever au titre d'une oeuvre d'art, il faut aussi dissuader tout visiteur fatigué de la voir comme un siège...
Autre exemple. Autre cas de figure. Une coiffe. Comment faire tenir debout cet objet sans utiliser de mannequin tout en assurant sa conservation ?
Ces problématiques, la scénographie y répond de différentes manières. La vitrine -ou simple cloche- est un outil d'exposition.Mais disposer la brouette des lavandières dans une vitrine pourrait prêter à sourire. Un autre outil d'exposition semble mieux s'y prêter : le socle. Des gros. Des petits. Des visibles. Des invisibles. Leur choix n'est jamais anodin. Au même titre que l'éclairage, le soclage est un outil d'exposition essentiel pour donner du sens aux objets présentés.
Pour socler les petits objets tels que la coiffe et les battoirs, le musée a fait appel à l'entreprise parisienne "François Lunardi". Parmi les cinq salariés qui la composent, il y a Mariane. C'est elle qui a travaillé sur l'exposition "Nantaises au travail". Son métier ? "Socleuse". C'est ainsi qu'elle se présente -ne cherchez pas ce mot dans le dictionnaire, il n'y figure pas. "Il s'agit d'un petit monde dans lequel tout le monde se connait" me dit-elle. Mais au fait, comment devient-on "socleuse" ?
Si Mariane sait si bien jouer avec le métal c'est qu'elle s'est formée à ce matériau à l'école Boulle -école supérieure des arts appliqués. Ensuite ? Elle n'a pas suivi de formation "soclage". Et pour cause, ça n'existe pas. C'est donc un peu par hasard, au cours d'un stage, qu'elle est tombée dans cet univers.
Pour l'exposition, son intervention se limite à peu d'objets. Elle est toutefois essentielle car sans elle, comment présenter notre coiffe ? Ici, le rôle du socle -quasiment invisible- est de la mettre en exergue. Sa protection est en effet assurée par une cloche. Le socle s'est tant effacé que la coiffe semble flotter dans la vitrine.
Socler : l'art de se rendre invisible ? Oui, pour mieux mettre en valeur l'objet. Le socleur, au même titre que l'éclairagiste qui cherchera à orienter ses spots vers l'objet plutôt que vers l'outil d'exposition, est pleinement au service de l'objet.



mercredi 1 février 2012

Du scénario de l'exposition aux scénarios de visites de l'expo

Le Harnachement. Une commissaire d'expo, des régisseuses, la scénographe, des techniciens -poseurs de cadres et électriciens. Des Nantaises et Nantais au travail. Des postes informatiques pour les multimedias. Voilà, ce qu'installaient les électriciens la dernière fois que je les ai vus. Une ambiance.
Puis, la cour du château, je la traverse.
Et la Tour de la Boulangerie. De l'autre côté de la cour. A l'intérieur, les médiatrices. Des Nantaises au travail. Postées derrière leur poste informatique. Elles rédigeaient leur scénario de visites la dernière fois que je les ai rencontrées. Autre ambiance.
D'un côté, la mise en place du scénario d'exposition imaginé par la commissaire d'exposition.
De l'autre côté, la rédaction de divers scénarios de visites adaptés aux publics : jeunes, adultes, public handicapé.
Candice, la médiatrice référente de l'exposition, travaille sur la visite destinée aux collégiens et lycéens. Il s'agira d'une visite contée suivie d'un échange avec les élèves sur la question de l'égalité des sexes dans les écoles d'aujourd'hui. L'ambition est belle. Espérons que les jeunes soient réactifs.
Pour Candice, la forme contée peut permettre aux jeunes de mieux comprendre et s'accaparer des thématiques de l'expo grâce à la création de parcours de vie de quatre Nantaises. Quatre personnages fictifs. Certes. Mais tous auraient très bien pu exister. Il n'est pas question de créer des anachronismes. Parmi elles, une jeune fille de "bonne famille" des années 1930 et une ouvrière sertisseuse LU. Montrer aux jeunes à quoi aurait pu ressembler la vie d'une telle femme, vivant dans le Nantes du début du 20e siècle. Surtout, dans son travail, à quelles ambitions professionnelles pouvait-elle prétendre ? Montrer ceci afin de mieux mettre en perspective la situation des femmes au travail aujourd'hui. Une autre manière de découvrir l'exposition.