jeudi 8 mars 2012

Et maintenant comment agir pour l'égalité ?

Comme chaque année, le débat sur l’utilité de la journée de la femme suscite beaucoup de littérature. Selon certains, cette journée n’aurait même que des effets pervers : elle contribuerait à augmenter les clichés sur les femmes…L’an dernier, le 8 mars 2011, dans un papier sous-titré « Journée de la femme : Dies Irae», la blogueuse Coralie Delaume  s’amusait à imaginer les salles d’un musée de la femme. D’ailleurs, elle ne croyait pas si bien dire…les musées de la femme existant bel et bien (Québec, Allemagne, Danemark…).
On le sait, chaque journée anniversaire est l’occasion pour les institutions, de proposer un programme exceptionnel en lien avec celle-ci. La journée de la femme ne semble pas échapper à la règle. Ainsi, les musées parisiens proposent-ils des animations gratuites sur le thème des femmes et leur évolution à travers l’art et la littérature.
Simple instrumentalisation ? Certes, ce type d’animation ne contribue pas forcément  à enrichir le débat sur l’égalité des hommes et des femmes.
Pourtant, de grandes causes n’auraient peut-être pas tant d’impact médiatique si cette journée n’existait pas. Et là, je pense à la pétition lancée par huit femmes activistes lors des printemps arabes, dont un appel a pu être entendu ce matin, via la voix de Dominique Blanc, sur France Inter. 
En tout les cas, utilité ou non d’une telle journée, cette année, le musée d’histoire de Nantes n’échappera pas, lui non plus, à la règle puisqu’il  propose ce soir, dans le cadre de l'expo "Nantaises au travail", une rencontre-débat sur les femmes au travail. 
Déjà lors de la rencontre du samedi 11 février, cette question avait été abordée. L’AURAN (l’Agence d’Urbanisme de la Région Nantaise) avait dressé une histoire des femmes au travail dans la région nantaise et apporté des éléments de réflexion pour mener un débat sur l’égalité hommes /femmes. Mais ce soir, la rencontre, intitulée "Femmes au travail, et maintenant comment agir pour l'égalité ? " va au-delà puisqu’il s’agit de s’interroger sur les solutions à trouver pour lutter contre les inégalités. Organisée par la ville de Nantes, avec le Laboratoire de l’Egalité, l’AFCCRE (Association Française du Conseil des Communes et Régions d'Europe) et le Conseil d’Analyse Stratégique, cette rencontre est aussi, il me semble, une occasion, d’aller au-delà d’un discours misérabiliste sur la femme, et donc d’avancer…Simple affaire de com’ croyez-vous ? A vous de juger !
Rendez-vous ce soir, à 18h00, dans le bâtiment du Harnachement (Attention, entrée libre dans la limite des places disponibles).

samedi 11 février 2012

Bienvenue à vous !

Attention, d'ici quelques minutes, les portes du bâtiment du Harnachement s'ouvriront.
L'artiste Delphine Bretesché va s'installer. Les hôtesses d'accueil sont déjà là; prêtes à vous accueillir. Sur le plateau de l'exposition, l'éclairage est allumé et les multimedia, mis en fonctionnement, semblent, pour l'heure, parler dans le vide. Mais plus pour bien longtemps. D'ici cinq minutes, les visiteurs seront là.
Il y a trois jours, j'ai rencontré Joëlle, une collègue. Elle m'a expliqué avoir reçu mercredi dernier la commission de contrôle. Je l'avais oubliée, cette visite. Petit explication rapide si vous me le permettez. Avant d'ouvrir ses portes, tout lieu recevant du public reçoit cette commission de sécurité afin de vérifier l'allumage du système de secours, de repérer les indications d'évacuation et de vérifier les PV de classement de réaction au feu des matériaux. Bien entendu, tout était dans les règles; nous pouvons vous accueillir !
Il y a deux jours avait lieu une autre formalité : la conférence de presse. Parce qu'ouvrir c'est bien mais encore faut-il le faire savoir...
Hier. J moins un. Une autre formalité. La dernière. Le vernissage. Tout premier public avant l'ouverture tant attendue d'aujourd'hui.
Dix heures s'affichent sur mon écran. Ça y est, les portes peuvent s'ouvrir ! D'avance, nous vous souhaitons la bienvenue dans l'exposition. Surtout, n'hésitez pas à nous faire part de vos impressions. Le blog continue pour cela. Et si le sujet du partage des tâches domestiques vous tient à coeur, n'oubliez pas la conférence d'aujourd'hui, c'est à quinze heures, je crois. A bientôt,

mardi 7 février 2012

Socler : l'art d'utiliser le métal au service des objets

Une brouette de lavandières. Dans une exposition. Comment la présenter sans dénaturer son propos et tout en assurant sa protection ? S'il ne s'agit pas de l'élever au titre d'une oeuvre d'art, il faut aussi dissuader tout visiteur fatigué de la voir comme un siège...
Autre exemple. Autre cas de figure. Une coiffe. Comment faire tenir debout cet objet sans utiliser de mannequin tout en assurant sa conservation ?
Ces problématiques, la scénographie y répond de différentes manières. La vitrine -ou simple cloche- est un outil d'exposition.Mais disposer la brouette des lavandières dans une vitrine pourrait prêter à sourire. Un autre outil d'exposition semble mieux s'y prêter : le socle. Des gros. Des petits. Des visibles. Des invisibles. Leur choix n'est jamais anodin. Au même titre que l'éclairage, le soclage est un outil d'exposition essentiel pour donner du sens aux objets présentés.
Pour socler les petits objets tels que la coiffe et les battoirs, le musée a fait appel à l'entreprise parisienne "François Lunardi". Parmi les cinq salariés qui la composent, il y a Mariane. C'est elle qui a travaillé sur l'exposition "Nantaises au travail". Son métier ? "Socleuse". C'est ainsi qu'elle se présente -ne cherchez pas ce mot dans le dictionnaire, il n'y figure pas. "Il s'agit d'un petit monde dans lequel tout le monde se connait" me dit-elle. Mais au fait, comment devient-on "socleuse" ?
Si Mariane sait si bien jouer avec le métal c'est qu'elle s'est formée à ce matériau à l'école Boulle -école supérieure des arts appliqués. Ensuite ? Elle n'a pas suivi de formation "soclage". Et pour cause, ça n'existe pas. C'est donc un peu par hasard, au cours d'un stage, qu'elle est tombée dans cet univers.
Pour l'exposition, son intervention se limite à peu d'objets. Elle est toutefois essentielle car sans elle, comment présenter notre coiffe ? Ici, le rôle du socle -quasiment invisible- est de la mettre en exergue. Sa protection est en effet assurée par une cloche. Le socle s'est tant effacé que la coiffe semble flotter dans la vitrine.
Socler : l'art de se rendre invisible ? Oui, pour mieux mettre en valeur l'objet. Le socleur, au même titre que l'éclairagiste qui cherchera à orienter ses spots vers l'objet plutôt que vers l'outil d'exposition, est pleinement au service de l'objet.



mercredi 1 février 2012

Du scénario de l'exposition aux scénarios de visites de l'expo

Le Harnachement. Une commissaire d'expo, des régisseuses, la scénographe, des techniciens -poseurs de cadres et électriciens. Des Nantaises et Nantais au travail. Des postes informatiques pour les multimedias. Voilà, ce qu'installaient les électriciens la dernière fois que je les ai vus. Une ambiance.
Puis, la cour du château, je la traverse.
Et la Tour de la Boulangerie. De l'autre côté de la cour. A l'intérieur, les médiatrices. Des Nantaises au travail. Postées derrière leur poste informatique. Elles rédigeaient leur scénario de visites la dernière fois que je les ai rencontrées. Autre ambiance.
D'un côté, la mise en place du scénario d'exposition imaginé par la commissaire d'exposition.
De l'autre côté, la rédaction de divers scénarios de visites adaptés aux publics : jeunes, adultes, public handicapé.
Candice, la médiatrice référente de l'exposition, travaille sur la visite destinée aux collégiens et lycéens. Il s'agira d'une visite contée suivie d'un échange avec les élèves sur la question de l'égalité des sexes dans les écoles d'aujourd'hui. L'ambition est belle. Espérons que les jeunes soient réactifs.
Pour Candice, la forme contée peut permettre aux jeunes de mieux comprendre et s'accaparer des thématiques de l'expo grâce à la création de parcours de vie de quatre Nantaises. Quatre personnages fictifs. Certes. Mais tous auraient très bien pu exister. Il n'est pas question de créer des anachronismes. Parmi elles, une jeune fille de "bonne famille" des années 1930 et une ouvrière sertisseuse LU. Montrer aux jeunes à quoi aurait pu ressembler la vie d'une telle femme, vivant dans le Nantes du début du 20e siècle. Surtout, dans son travail, à quelles ambitions professionnelles pouvait-elle prétendre ? Montrer ceci afin de mieux mettre en perspective la situation des femmes au travail aujourd'hui. Une autre manière de découvrir l'exposition.

vendredi 20 janvier 2012

De l'impression à la pose

Nous en étions donc au moment fatidique : celui de la validation des plans en relief de Nathalie, la graphiste de l'exposition. Sitôt validés par l'équipe du musée, ces dessins prennent la poudre d'escampette direction...la Chapelle-sur-Erdre. C'est là, à Modulimage, qu'ils sont imprimés format papier peint sur du dos bleu -papier résistant souvent utilisé pour l'extérieur. Mercredi dernier, j'ai eu la chance de visiter l'atelier...Petit résumé...
Du dessin de la graphiste à son impression numérique format papier peint, une dernière opération s'impose : le découpage virtuel de la cimaise en rectangles de mêmes dimensions. Ainsi, en est-il pour la photographie de classe utilisée par Nathalie, comme décor d'une partie de la cimaise courbe. Anne-Marie, l'opératrice PAO de Modulimage, l'a saucissonnée en six parties. La tâche est un peu délicate... gare aux raccords !
Et hop ! Une partie du décor de l'exposition s'imprime sous mes yeux...Les six papiers peints correspondant à la photographie de classe vont s'imprimer en continu. Ensuite, il faudra, les découper, les rouler..Puis, zou, direction...
...le musée de Nantes où notre chère photo, désormais transformée en six rouleaux de papiers peints, va pouvoir mener une toute nouvelle vie.
Car pendant que Laurence et Anne-Marie impriment, Pascale et Marie collent.
Le lendemain de la visite de l'atelier, ce n'est donc pas sans émotion que je retrouve les six rouleaux....J'arrive juste à temps ! Marie applique de la colle sur la partie de la cimaise où ils doivent prendre place... C'est pour bientôt !

lundi 9 janvier 2012

D'un mur blanc à une exposition...

Et en avant-première, voici le lieu de l'expo tel qu'il se présente aujourd'hui ! Un espace quasiment vide...
La cimaise courbe reste la seule trace de l'ancienne exposition. Une couche de peinture blanche pour effacer toute trace de couleur noire et les cartels de « Nantais Venus d’ailleurs » et hop, une nouvelle page se tourne.
D’ici peu, c’est une armada de divers corps de métiers qui va investir cet espace afin d’y installer, dans un premier temps, les structures scénographiques.
Ensuite, viendront les objets.
Enfin, vous ! ?


Mais ne nous emballons pas trop vite. Avant de parer les murs de couleurs, de textes et d'objets, il reste à repérer toute erreur, toute faute d'orthographe, oubli d'objet ou d'image sur les plans dessinés par Nathalie, la graphiste.
Du format A3, pour les relectures, au format cimaise, il y a l'étape essentielle de la validation. Ce passage entre Nathalie et l'entreprise chargée d'imprimer les plans d'implantation format XXL -Modulimage-, est assuré par Krystel, la commissaire de l'expo, Evelyne, la correctrice de l'ensemble des textes et Réjane, la régisseuse de l'exposition. Bientôt, j'aurai la chance de visiter l'atelier qui imprime ces décors scénographiques. Patience...

mardi 3 janvier 2012

Un peu de jaune par ci, un peu de magenta par là...

Ça y est, l'impression du catalogue de l'exposition Nantaises est terminée ! Petite rétrospective...
Avant toute chose, il y a l'étape du calage, c'est elle qui permet de régler les encrages. Les trois conducteurs de presse de l'imprimerie nantaise Le Govic, "pianotent" -comme aime le dire Aurélien- sur les touches d'un clavier -sorte de table de mixage- afin de réajuster la densité des couleurs. Selon les besoins, ces messieurs harmonisent les couleurs à l'aide de pinceaux et de gros pots de peinture. Un peu de jaune par ci, un peu de magenta par là...C'est plutôt chouette à regarder et l'odeur de l'encre me plait bien...
Après les odeurs, le bruit avec l'étape tant attendue du roulage -entendez par là, le tirage. Imaginez quatre gros rouleaux -un noir, un bleu, un rouge et un jaune- tournant à vive allure. Chaque feuille passe successivement par chacun de ces quatre rouleaux; un vrai ballet soumis à un rythme effréné.. jusqu'à 3.000 feuilles imprimées en quarante-cinq minutes !
Une fois l'impression terminée, tout redevient plus calme. Certes, les odeurs sont toujours là...D'ailleurs, on repartira avec elles, les feuillets sous les bras -enfin, si je puis dire... Direction l'atelier du façonnage. Au programme : découpe, rainage -ou rainurage- c'est-à-dire assouplissement des fibres d'un papier à l'emplacement prévu pour le pliage et enfin, assemblage. Les huit cahiers qui composent le catalogue "Nantaises au travail" seront pliés, agrafés puis cousus avant d'être collés.
Surtout, le façonnier n'oubliera pas d'embellir la couverture. Et pour ce faire, rien de tel qu'un bon gaufrage -ou embossage- suivi d'une petite couche de vernis sur le titre et les deux visuels. Et hop, le tour sera joué. Parce que donner du relief aux choses de la vie ne fait jamais de mal...