Le but du repassage ? : "Le repassage a pour but de redonner au linge, aux vêtements l'aspect neuf". Telle est l'introduction du cours sur le repassage extrait du cahier d'une élève du lycée nantais professionnel Vial. Daté de 1958-1959, ce cahier fait partie d'un ensemble d'autres objets (cahiers et travaux d'élèves, machine à écrire, diplômes et photographies de classe) prêtés par le lycée au musée pour l'exposition "Nantaises au travail".
Avec Krystel, Réjane a exhumé ces objets du grenier du lycée. Dénicher des objets à l'extérieur du musée fait partie de ses tâches favorites. Il n'est pas rare de la voir toute excitée à la suite d'une trouvaille sur internet. Et en bonne collègue, Réjane m'en fait évidemment profiter.
- Le musée de la poste conserve un standard téléphonique d'époque. Ce serait parfait ça pour illustrer la partie concernant les "demoiselles du téléphone" !
Et le jour suivant, à la suite d'un rendez-vous auprès de la Croix-Rouge.
- "Regarde un peu, j'ai photographié les objets que la Croix-Rouge pourrait nous prêter pour l'expo, intéressant, non ? ".
- La Croix-Rouge ? C'est pour l'expo sur les guerres, ça, pas pour l'expo sur les femmes ! "
- "Les femmes, les femmes, y'a que ça qui t'intéresse !"
En l'occurrence, non, il n'y a pas que les femmes qui m'intéresse...
- Mais au fait, Réjane, pourquoi le lycée Vial ?
- A Nantes, avec Guisth'au, Vial fait partie des deux premiers établissements scolaires à donner l’accès aux filles à l’enseignement. Fondé par le docteur Ange Guépin, en 1869, l'initiative de cet "atelier-école" est remarquable, par la qualité de l’enseignement et par l’approche moderne qui consiste à développer un enseignement professionnel pour les femmes. Il prend modèle sur la première école professionnelle de jeunes filles, créée à Paris, à l’initiative d’Élisa Lemonnier, en 1862.
- Merci Réjane pour la lecture des cartels mais on va peut-être s'en tenir là, sans quoi, d'ici l'ouverture de l'exposition (début d'année prochaine pour rappel), l'ensemble de son contenu n'aura de secret pour personne, du moins pour nos lecteurs...Merci Réjane, merci au lycée Vial et à bientôt.
journal d'une exposition, au musée d'histoire de Nantes
mercredi 27 avril 2011
mercredi 20 avril 2011
Premières réflexions autour du catalogue d'exposition
Aujourd’hui, j’ai rendez-vous « à l’autre bout du monde », comme le chante Emily Loizeau. Je rencontre Aurélien au vieux donjon. Je descends un escalier, traverse la cour, monte un autre escalier et hop, me voici. J'entends de la musique classique : je suis dans le bon bureau, celui du service éditions. J’ai de la peine à saluer tellement je suis essoufflée. Un petit signe à Evelyne, la responsable du service, à Sylvie, l’assistante, puis à Aurélien.
Aurélien est chargé du suivi éditorial. Il a préparé ma visite. Des tas de documents m’attendent sur la table : budget, échantillons de papier, cahier technique, chemin de fer…
Il est en forme. Il paraît assez fier de me parler du catalogue de l’exposition « Nantaises au travail ». Si jusqu’ici il assistait Evelyne dans le suivi éditorial, pour ce catalogue-ci, il en est le responsable. Du choix du papier à la livraison des ouvrages, c’est lui qui chapeaute tout.
- Tu en es où en ce moment ?
- Je termine le cahier technique, c’est lui qui définit la fabrication : le format, la pagination, le façonnage, le choix du papier… En fonction de celui-ci et du contenu de l’exposition (textes et images), j’ai conçu un chemin de fer.
Et là, il me montre un document couvert de jolis rectangles bleu et jaune.
- Un nuancier de couleurs ?
Aurélien pouffe de rire (très bon public).
- Juste un chemin de fer ma chère ! C’est le squelette de l’ouvrage. Il séquence les pages : le nombre de pages de servitude, de pages pour l’introduction, pour chaque chapitre….Il positionne aussi les images. En jaune, ce sont les pages de servitude (pages institutionnelles, pages-titres, sommaire, textes des directeurs du musée et de l’AURAN) ; en bleu clair, les textes de Krystel et en bleu foncé, les textes de l’AURAN. Tu sais l’Ag..
Et là, très impoliment, je lui coupe la parole.
- Oui, l’Agence d'Urbanisme de l'Agglomération nantaise . Anne m’a expliqué la semaine dernière la collaboration de l’AURAN avec le musée… Justement, comment se répartit le travail de l’écriture ?
-Chaque article rédigé par Krystel sera suivi d’un texte écrit par l’Agence. Ce dernier, en fournissant des données contemporaines répondra au premier texte de nature historique.
- Ça c’est pour le contenu. Et pour le graphisme, as-tu une ligne directrice sur laquelle t’appuyer ?
Aurélien jette un rapide coup d’œil vers Evelyne avant de me répondre que le service édition a bien un credo. Il me le révèle : « clarté, lisibilité et élégance ». Plutôt pas mal comme programme…
Aurélien précise.
- Pour la lisibilité, le choix de la typographie est primordial. Par exemple, nous sommes particulièrement vigilants à ce que les points, les virgules et les capitales soient bien identifiables. Pour le catalogue « Nantaises au travail », je n’ai pas encore choisi la typo. Pour l’instant, j’en suis aux essais.
Et lorsque je lui demande de me montrer une ébauche, il se fait prier. Bon, pour la bonne cause, il accepte de me présenter une ébauche de couverture.
« Précise bien toutefois dans ton article qu’il ne s’agit que d’une ébauche qui a tout le temps d’évoluer», me recommande t-il.
- Promis Aurélien. Je repasserai te voir lorsque la couverture sera validée ! Merci et à bientôt.
Aurélien est chargé du suivi éditorial. Il a préparé ma visite. Des tas de documents m’attendent sur la table : budget, échantillons de papier, cahier technique, chemin de fer…
Il est en forme. Il paraît assez fier de me parler du catalogue de l’exposition « Nantaises au travail ». Si jusqu’ici il assistait Evelyne dans le suivi éditorial, pour ce catalogue-ci, il en est le responsable. Du choix du papier à la livraison des ouvrages, c’est lui qui chapeaute tout.
- Tu en es où en ce moment ?
- Je termine le cahier technique, c’est lui qui définit la fabrication : le format, la pagination, le façonnage, le choix du papier… En fonction de celui-ci et du contenu de l’exposition (textes et images), j’ai conçu un chemin de fer.
- Un nuancier de couleurs ?
Aurélien pouffe de rire (très bon public).
- Juste un chemin de fer ma chère ! C’est le squelette de l’ouvrage. Il séquence les pages : le nombre de pages de servitude, de pages pour l’introduction, pour chaque chapitre….Il positionne aussi les images. En jaune, ce sont les pages de servitude (pages institutionnelles, pages-titres, sommaire, textes des directeurs du musée et de l’AURAN) ; en bleu clair, les textes de Krystel et en bleu foncé, les textes de l’AURAN. Tu sais l’Ag..
Et là, très impoliment, je lui coupe la parole.
- Oui, l’Agence d'Urbanisme de l'Agglomération nantaise . Anne m’a expliqué la semaine dernière la collaboration de l’AURAN avec le musée… Justement, comment se répartit le travail de l’écriture ?
-Chaque article rédigé par Krystel sera suivi d’un texte écrit par l’Agence. Ce dernier, en fournissant des données contemporaines répondra au premier texte de nature historique.
- Ça c’est pour le contenu. Et pour le graphisme, as-tu une ligne directrice sur laquelle t’appuyer ?
Aurélien jette un rapide coup d’œil vers Evelyne avant de me répondre que le service édition a bien un credo. Il me le révèle : « clarté, lisibilité et élégance ». Plutôt pas mal comme programme…
Aurélien précise.
- Pour la lisibilité, le choix de la typographie est primordial. Par exemple, nous sommes particulièrement vigilants à ce que les points, les virgules et les capitales soient bien identifiables. Pour le catalogue « Nantaises au travail », je n’ai pas encore choisi la typo. Pour l’instant, j’en suis aux essais.

Et lorsque je lui demande de me montrer une ébauche, il se fait prier. Bon, pour la bonne cause, il accepte de me présenter une ébauche de couverture.
« Précise bien toutefois dans ton article qu’il ne s’agit que d’une ébauche qui a tout le temps d’évoluer», me recommande t-il.
- Promis Aurélien. Je repasserai te voir lorsque la couverture sera validée ! Merci et à bientôt.
vendredi 15 avril 2011
Des chiffres passés à la moulinette
A.U.R.A.N. : Agence d’Urbanisme de la Région Nantaise.
A première vue, on peine à trouver le lien entre une exposition qui s’intéresse aux Nantaises au travail du 18e siècle à nos jours et une agence d’urbanisme.
Pourtant, un comité de pilotage réunissant des salariés de l’agence et du château a été mis en place. Son rôle ? Comparer le recensement de 2010 avec celui de 1901.
Souvenez-vous de Madame Tardy (je vous renvoie vers son interview). Elle nous avait expliqué avoir dépouillé aux archives municipales le recensement de 1901 pour le quartier de Doulon. Le but était de dresser un tableau des métiers exercés par les femmes à cette époque en comptabilisant le nombre de femmes par activité. La majorité des 182 métiers recensés sont précaires. Les corps dominants sont, en première position, le secteur textile (8236 femmes), suivi des bonnes et des domestiques (7285 sur un total de 25.455 femmes en activité).
Et en 2010 ? Quelle est l’évolution ? Quels secteurs dominent aujourd’hui ?
Et c’est là qu’entre en scène Anne. Anne est une collègue chargée de recherches documentaires au musée. « Ce joli panorama de 1901 » comme elle le qualifie, est en cours d’analyse. Aidé de collègues de l’A.U.R.A.N, Anne décortique au peigne fin ces données : elle doit trouver des équivalents entre les métiers de 1901 (182) et ceux de 2010 (732).
Un vrai casse-tête !
-« Il s’agit d’un travail énorme, très stimulant intellectuellement. Il n’est pas toujours aisé de mettre dans une case contemporaine un métier de 1901 », me confie Anne.
-« Tu as un exemple s’il te plait ? »
-« Oui, celui des gouvernantes et dames de compagnie. Mon premier réflexe fut de les mettre dans la case contemporaine « aide à domicile ». Mais avec Krystel (rappel pour les nouveaux du blog : la commissaire d’exposition), ce choix ne nous parait finalement pas convaincant… ».
Et là, j’imagine Anne et Krystel débattre durant des heures.
Lorsque je rencontrerai dans l’exposition les belles cartes et beaux camemberts (ou autres graphismes en tout genre) que l’A.U.R.A.N aura dressés à partir de cette analyse, il est certain que je les regarderai d’un autre œil.
Bon courage Anne, merci et à bientôt.
mardi 12 avril 2011
Steffie, une technicienNE-lumière

©Alain Guillard, musée d’Histoire de Nantes
Parce qu'elle en avait assez de chercher des cachets, assez de sans-cesse devoir "activer son réseau", bref, assez du statut d'intermittent du spectacle, à 42 ans, Steffie, "technicienne polyvalente de spectacle vivant", a ressenti le besoin de se stabiliser en prenant un poste de "technicienne-éclairagiste-multimedia" au château.
Je l'attends au réfectoire. La photo d'elle prise par Alain est posée sur la table. Je souris. Plutôt drôle cette photo. Steffie brandit fièrement deux outils, un cadreur et un magnéto numérique.
Justement, toute de pantalon vêtue, elle arrive.
La jupe, c'était uniquement pour la photo. Exercer le métier de technicienne-lumière en jupe n'est pas chose aisée...
Très vite, la conversation dévie du métier lui-même vers la condition d'une femme travaillant dans un milieu masculin.
-Etre technicienne-lumière dans le milieu du spectacle vivant, c'est facile ?
-Pas toujours. Sous couvert d'être protecteurs envers toi, les hommes protègent leur place. C'est un milieu souvent machiste. Pour prouver sa valeur, une femme doit parfois en faire deux fois plus qu'un homme, me confie-t-elle.
Et là, je pense à mes collègues du technique. Ce n'est pas vraiment l'image que je me faisais d'eux...Du coup, j'interroge Steffie.
-Et au château ?
-Au château, l'ambiance est différente. Ceci s'explique par les impératifs qui diffèrent de ceux du milieu du spectacle vivant -les délais sont plus longs-, et le fait aussi que je travaille avec la même équipe sur le long terme. J'ai trouvé ma place au sein du service technique. Je me suis adaptée à l'"ambiance mecs", dans mes actes, ma tenue vestimentaire et aussi un peu mon vocabulaire. On pourrait dire que j'enfile un "autre moi". Pour me faire entendre au milieu des voix d'hommes, parfois, je dois hausser le ton et employer un autre vocabulaire.
Non sans crédulité, je me hasarde à lui demander si cette forme de mimétisme est vraiment nécessaire.
-En quelque sorte oui. Mais ça se fait naturellement, par réflexe, me répond-elle.
Et là, je dois faire de drôles de yeux car elle ajoute aussitôt s'y sentir bien, dans cette équipe.
Me voilà rassurée. Merci Steffie !
Et c'est tout moi, ça ! Je m'emporte et j'en oublie l'objet du blog...Tant pis, la prochaine fois, je vous dis tout sur le métier d'éclairagiste dans un musée. Ciao !
Je l'attends au réfectoire. La photo d'elle prise par Alain est posée sur la table. Je souris. Plutôt drôle cette photo. Steffie brandit fièrement deux outils, un cadreur et un magnéto numérique.
Justement, toute de pantalon vêtue, elle arrive.
La jupe, c'était uniquement pour la photo. Exercer le métier de technicienne-lumière en jupe n'est pas chose aisée...
Très vite, la conversation dévie du métier lui-même vers la condition d'une femme travaillant dans un milieu masculin.
-Etre technicienne-lumière dans le milieu du spectacle vivant, c'est facile ?
-Pas toujours. Sous couvert d'être protecteurs envers toi, les hommes protègent leur place. C'est un milieu souvent machiste. Pour prouver sa valeur, une femme doit parfois en faire deux fois plus qu'un homme, me confie-t-elle.
Et là, je pense à mes collègues du technique. Ce n'est pas vraiment l'image que je me faisais d'eux...Du coup, j'interroge Steffie.
-Et au château ?
-Au château, l'ambiance est différente. Ceci s'explique par les impératifs qui diffèrent de ceux du milieu du spectacle vivant -les délais sont plus longs-, et le fait aussi que je travaille avec la même équipe sur le long terme. J'ai trouvé ma place au sein du service technique. Je me suis adaptée à l'"ambiance mecs", dans mes actes, ma tenue vestimentaire et aussi un peu mon vocabulaire. On pourrait dire que j'enfile un "autre moi". Pour me faire entendre au milieu des voix d'hommes, parfois, je dois hausser le ton et employer un autre vocabulaire.
Non sans crédulité, je me hasarde à lui demander si cette forme de mimétisme est vraiment nécessaire.
-En quelque sorte oui. Mais ça se fait naturellement, par réflexe, me répond-elle.
Et là, je dois faire de drôles de yeux car elle ajoute aussitôt s'y sentir bien, dans cette équipe.
Me voilà rassurée. Merci Steffie !
Et c'est tout moi, ça ! Je m'emporte et j'en oublie l'objet du blog...Tant pis, la prochaine fois, je vous dis tout sur le métier d'éclairagiste dans un musée. Ciao !
jeudi 7 avril 2011
Enigme avant portrait

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