mardi 13 décembre 2011

J moins cinquante-trois jours...

A deux mois de l'ouverture de l'exposition - 11 février 2012 -, je passe prendre la température dans les services du musée travaillant pour la préparation de l'expo. Côté publication, l'ambiance est plutôt sereine. Le Bon A tirer validé, le catalogue sera bientôt sous presse. Avant celà, il a fallu corriger l'ensemble des textes. C'est à Evelyne, la responsable du service des éditions, à qui incombe cette lourde tâche. Mais parce qu'un catalogue d'expo rime aussi avec images, Aurélien me montre le travail effectué avec Dominique, le photograveur de l'Atelier graphique Tag. Il ne s'agit pas de retoucher les photographies par pur souci esthétique; le mot d'ordre est la lisibilité. C'est le sujet qui prime. Un exemple : le cliché des bateaux-lavoirs. L'objectif étant de montrer le travail des lavandières, le photograveur devair éclaircir la zone montrant cette activité. A droite, le cliché avant les retouches -bombardé de post-it par Aurélien-, à gauche, les corrections réalisées par Dominique. La différence entre les deux clichés est flagrante.
A présent, un petit tour du côté de chez mes collègues en lien avec les scénographes et graphiste. Sans surprise, l'ambiance est beaucoup moins zen...
Lecture-Corrections-Validations-ReCorrections-Revalidation-ReRelecture...Ce sont l'ensemble des textes de l'exposition qu'Evelyne et Réjane doivent relire et corriger. Mais pas seulement. Il y a aussi les images. Beaucoup d'originaux -comme les cartes postales- sont en effet reproduites, notamment sur les kakémonos. Et les objets...Ont-ils bien été tous placés ? Les dimensions ont-elles bien été prises en compte ?
Parallèlement aux textes, le plan est passé au peigne fin...Il faut terminer avant la fin de l'année...Certains collègues stressent. En tant que "spectatrice", je souris...C'est toujours le même scénario...Le même stress mais au final, tout se passe bien. Allez, courage !

jeudi 1 décembre 2011

Une image pour l'affiche

Il y a des images comme ça. Quoique vous proposiez, à coup sûr, elle remportera tous les suffrages. Une image "coup de coeur" en quelque sorte.
L'image de l'ouvrière de l'usine LU en train de sertir une tin box est de celle-là.
Inscrite dans l'histoire -datée de la première moitié du 20e siècle- sans l'être de trop -il s'agit d'une ouvrière d'usine et non d'une lavandière -au hasard..., cette photographie parait répondre à la difficulté inhérente à notre expo en matière de communication.
En effet, l'enjeu pour la future affiche sera de montrer au public que l'exposition "Nantaises au travail" traite certes du passé mais pas que...la dimension contemporaine est en effet très présente dans l'exposition. Mais plus que tout, l'image de la sertisseuse de LU est belle.
C'est ce qui explique qu'elle a été choisie pour orner la couverture du catalogue de l'exposition.
C'est ce qui explique qu'elle a de nouveau été choisie pour illustrer la future affiche.Pourtant, l'entreprise Double-Mixte -l'agence de communication du musée- avait bien proposé de travailler sur une autre image de l'exposition, une photographie... d'une ouvrière d'usine. Elle avait emballé certaines collègues. Mais au cours de la présentation des premières moutures de l'affiche par Double-Mixte, le doute n'est plus permis; assurément, comme souvent, le premier choix était le bon.
Et parcequ'une affiche, ce n'est pas seulement une image, au cours de cette réunion, les tergiversations sont nombreuses. Il y a Laëtitia et Barbara de l'entreprise Double-Mixte, Stéphanie et Marie, du service communication, Krystel, la commissaire de l'expo et Nathalie, la graphiste de l'expo. Et aussi Pierre, le responsable du service Expo -invisible sur le cliché car parfois missionné photographe du blog...
Au cours de cette réunion, ça échange autour du graphisme. "Lettrages pleins ou en défonce ?". "Ça ne fait pas un peu trop affiche militante, là ?". Ça discute sur les couleurs. "Du noir, du jaune ou plutôt du rouge ?". "Plusieurs ou une seule couleur ?". Parfois, ça va même au-delà. "Et si on ajoutait un point d'interrogation à la fin du titre ?".
Bref, on déballe, parfois, on s'emballe pour finalement revenir sur la photographie de la sertisseuse LU, parce que décidément, elle est très esthétique. Merci aux Archives-Départementales de Loire-Atlantique - les détenteurs de l'image !

vendredi 18 novembre 2011

Une performance d'écriture au musée



La façade sur cour du bâtiment du Harnachement : c'est elle qui a finalement séduit l'artiste nantaise Delphine Bretesché. Au total, ce sont près de mille vitres que l'artiste propose de recouvrir de lettres à l'aide d'une craie liquide blanche. Ecrire d'une manière répétitive une seule et même phrase en écrivant trois lettres par carreau, une véritable performance. Une performance artistique. Une performance d'écriture. Il s'agira "d'un maillage en cursive où la phrase inlassablement répétée s'inspire d'injonctions des grandes surfaces commerciales", dixit Delphine Bretesché. Et si l'artiste est coutumière de ce type d'action, les dimensions titanesques du support sont plus inhabituelles...

Pour l'artiste, animer une façade si austère représente une véritable gageure. Et c'est vêtue d'un bleu de travail -non, ceci n'est pas un détail- que Delphine viendra chaque matin durant six jours, du 11 au 17 février 2012, "travailler au Château". Partager le quotidien du personnel du musée fait aussi partie de l'aventure -mes collègues ne s'étonneront donc pas de la croiser au réfectoire à l'heure du déjeuner...


Mais avant celà, il faudra préparer son arrivée et pour celà trouver des escabeaux. Beaucoup d'escabeaux. Si possible presque autant d'escabeaux qu'il y a de fenêtres sur un niveau -soit de dix à douze fenêtres -avis aux prêteurs ! Car c'est depuis l'intérieur du bâtiment que l'artiste écrira. A l'envers. Cela va de soi. Sans quoi, nous ne pourrions pas lire. Avouez que ce serait plutôt dommage. D'au tan tqu eDe lph ine nen ous fac ili ter adé jàp asl atâ che.. Une phrase répétitive dont la trame de lecture ne dépend que des fenêtres. Un vrai faux méli-mélo. Un peu comme "Ilo veyou", le titre du nouvel album de Camille MAIS EN BEAUCOUP PLUS DIFFICILE..

mardi 8 novembre 2011

Une scénographie en cours de validation

Vendredi dernier l'Avant Projet Définitif -APD- de la scénographie de l'exposition Nantaises au travail a été présenté au musée par Laurence, Clément et Nathalie, le regroupement des scénographes et graphistes.
Cela n'a pas été facile. Il y avait beaucoup d'objets. Il a fallu tout caser. Le bâtiment du Harnachement n'est pas extensible.
En supprimer, c'est une idée. Mais pas la brouette des lavandières. Krystel y tient.
Il y a eu pas mal de tergiversations.
A présent, chacun des acteurs des différents services du musée -technique et publics- est invité à transmettre ses remarques concernant ce projet de scénographie. Parmi eux, il y a David, la personne ressources pour les publics handicapés. Le parcours garantit-il un accès facile aux personnes à mobilité réduite ? Et la brouette des lavandières ? Rassurez-vous, elle est toujours là. Non loin, sur une table, il y aura aussi des battoirs. Des battoirs de lavandières.
Des tables en guise de vitrines et des kakémonos -supports suspendus sur des cables- voilà pour les deux grands principes scénographiques.
Les tables pour l'horizontalité, en écho aux tables d'atelier, lignes de montage, bureau d'enseignante ou table de réunion...
Les kakémonos pour la verticalité, "inspirés du travail des lavandières, de l'activité des bateaux lavoirs nantais et de manière générale de tous les métiers féminins liés aux étoffes".
Non, rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une exposition sur les lavandières mais bien d'une exposition sur les Nantaises au travail du 18e à nos jours.
Sur ces kakémonos seront reproduits en format XXL d'anciennes photographies et cartes postales.
Et pour parfaire l'ambiance, rien de tel que les couleurs. Une nouvelle palette a été définie, plus douce que la première, plus en adéquation avec le monde du travail. Exit le rose et le rouge flashy. Place au vert gris et au violet pastel.
"Elégant". Voilà comment Krystel a qualifié ce projet lors de sa présentation auprès de Delphine Bretesché.
Delphine est artiste. A l'occasion de l'exposition, elle viendra "travailler au château" -selon sa propre expression. Patience. Vous en saurez plus la semaine prochaine. Merci et à bientôt.

jeudi 13 octobre 2011

Ramener chez soi un p'tit bout de l'expo..


"Des auteures et des artistes femmes".
Ça y est ! Maïté et Stéphanie m'exposent l'orientation qu'elles souhaitent donner à la librarie-boutique le temps de l'exposition "Nantaises au travail".
Ce lieu devenu un passage incontournable du musée ne doit pas décevoir le public. Chacun doit y trouver son compte. Certes. Mais pas seulement. Et c'est là, peut-être, une spécificité d'une librairie-boutique de musée : celle-ci doit être capable de prendre des partis pris quitte à décevoir un certain public- sans viser personne...
L'orientation prise, il ne reste plus pour Maïté qu'à sélectionner les ouvrages écrits par des femmes; et supprimer un sexe ne complique pas forcément la tâche : la matière reste dense. Plus particulièrement, un genre s'avère très hasardeux : celui qui touche à l'humour sur les inégalités hommes-femmes. La difficulté pour Maïté et Stéphanie est de sélectionner les écrivaines et les artistes qui défendent les femmes avec humour de manière subtile...
Et là, j'ai posé le doigt où ça fait mal...
"Chaque exposition comporte sa difficulté", souligne Stéphanie. " Ainsi, pour l'exposition "Soie et Canon", c'est la quantité des "beaux" objets qui m'a posée problème pour sélectionner les visuels".
Pour Stéphanie, la "Madame objet" de la librairie-boutique, il ne s'agit pas de se tromper...L'enjeu est grand puisqu'il s'agit des images que tout visiteur qui se respecte recherche à la fin de l'exposition afin de ramener chez lui un souvenir de son objet "coup de coeur" via les cartes postales, magnets et badges...
Quant à ramener chez moi un objet décalé de l'expo ? Pourquoi pas...Je fais confiance à Stéphanie pour éviter de tomber dans le piège de la vulgarité. L'affaire semble délicate...Nous la suivrons de près. Promis !

lundi 3 octobre 2011

La grande entrée en scène

Quinze jours que je n'ai rien écrit...Ce ne sont pourtant pas les sujets qui manquent. Hier, le service des publics, aujourd'hui, le service communication, demain, la librairie-boutique, après-demain, le service technique...Ça y est, pour les "Nantaises au travail", toute l'équipe du musée semble entrer en scène ! Et la réunion programmée jeudi dernier n'a fait que me confirmer cette impression...Krystel, Pierre, Réjane, Laurence, Christian, David, Candice, Aurélien, Steffie, Stéphanie, Christophe...Ils étaient tous là !
Et voilà qu'à présent, je ne sais plus où donner de la tête. Pourtant, il me faut bien démarrer cette histoire...

Honneur au service des publics ! Car que serait une exposition sans public ? "Ce serait comme un gâteau au chocolat sans chocolat", dixit Claude Ponti dans "Blaise et le château d'Anne Hiversaire"- pardon, il est midi-.
J'ai donc rencontré Laurence, la responsable du service ULTRA important car missionné pour concevoir un programme d'activités qui doit satisfaire le mieux possible à tous les publics : des très-très jeunes aux moins jeunes.
La tâche n'est pas aisée d'autant que parmi ceux-ci, certains viendront seuls, d'autres accompagnés (groupes scolaires, associatifs, entreprises...). A chacune de ces différentes pratiques doivent répondre différentes formes de visites : ateliers, visites guidées, circuit-enfants pour les familles en visite libre, et même "projets sur mesure" !
Laurence m'avait prévenue : elle ne peut pas me donner d'information précise, "c'est le démarrage"... Son équipe dans les starting-block, il ne lui reste plus à présent, qu'à activer son réseau : acteurs sociaux (ACCORD), enseignants détachés, collègues de la Direction Générale à la Culture de la Ville...Autant de personnes à rencontrer, autant de réunions de programmées. Laurence m'énumère les dates...Ça me donne le tournis. "Tu pourras venir" me propose-t-elle poliment. Moi qui ne savais déjà plus où donner de la tête...

jeudi 15 septembre 2011

"Petit dico machiste des femmes au travail"

Auteure d'une pièce de théâtre "Elégie"*, Louise Courtin s'est essayée à une toute autre forme d'écriture pour le musée. Et si la commande a été quelque peu détournée -il s'agissait au départ de créer un dialogue-, c'est pour mieux répondre à l'objectif demandé : introduire l'expo avec légèreté et intelligence de manière à donner à réfléchir au visiteur. Rire de préjugés machistes afin de mieux les mettre à mal ...Tout un programme.
Craignant l'effet "brèves de comptoir" et son style lourdaud -pardon, c'est quasi un pléonasme-, Louise a donc préféré proposer son "Petit dico machiste des femmes au travail".
Parmi les trente-huit définitions, on y trouve pêle-mêle des corps de métiers -infirmière, assistante sociale, collaboratrice de chantier, secrétaire-, des mots exclusivement réservés aux femmes -tampon, menstruations- et aussi des termes exclusivement féminins aux yeux des machistes -ragots, salade, mi-temps-.La principale source d'inspiration de Louise ? Les discussions avec des femmes qui travaillent. Souvent des amies. Elle m'avoue avoir été étonnée de la dureté de certains propos révélés.
C'est drôle tout en chatouillant là où ça fait mal...L'apparence de banalité de certains propos déconcerte souvent. Des préjugés tant entendus qu'ils relèveraient presque de l'ordre du réflexe. Pour sûr, ça donne à réfléchir !
Le texte écrit, il reste à présent à procéder au casting des voix... pour l'enregistrement. Pas de lecture en direct...Souvenez-vous, ces textes seront diffusés en boucle dans la cage d'escalier.
Hommes et femmes sensibles à tout préjugé machiste préparez vos boules quies !
Retrouvez Louise sur son blog. http://louisecourtin.blogspot.com/2011/08/un-blog-un.html


*Louise Courtin, Elégie. L'instant théâtral, L'Harmattan, 2011.